En dépit d'une pré-saison tourmentée, le CA nourrit des espoirs de retour à l'accalmie Envolés dans le ciel de Radès, les minces espoirs de succès clubiste se sont évaporés en finale face à l'Espérance. Ce revers a mis à nu plus d'une défaillance et plus d'un anachronisme. Un CA inconsistant, anxieux, angoissé, incohérent et manifestement prudent n'avait pas forcément pu tenir la dragée haute à un adversaire équilibré, constant, décidé et déterminé. Toutefois, l'on ne peut trop blâmer le groupe. Certes ce fut un rendez-vous à ne pas rater, le CA étant passé à côté, hors sujet. Mais outre l'aspect mental, le déséquilibre des forces en présence fut tellement flagrant que nourrir des regrets côté clubiste n'a même pas été d'actualité. D'aucuns diront même que le CA est passé à côté d'un carton tellement son jeu était brouillon et stéréotypé, ses lignes espacées et ses manœuvres attendues et anticipées par l'EST. Bref, en 90', le CA a compromis le capital amassé deux semaines auparavant. Maintenant, suite à la démonstration de force de l'EST et le constat d'impuissance clubiste ce jour-là, l'équipe doit forcément revoir ses ambitions à la baisse, puisque le groupe n'a pas changé d'un iota depuis. Sauf que l'humilité a du bon parfois. Elle permet de se remettre en question, et comme dit le dicton, un homme averti en vaut deux. Franchement avec ce groupe-là, le CA ne peut ambitionner le titre. Tout juste s'accrocher au strapontin pour les places d'accessit. Le contenu clubiste est faible, défensivement comme offensivement. Les départs de plus d'un cadre s'en sont fortement ressentis, surtout lors de la dernière sortie en finale de la Coupe de Tunisie. L'on n'ira pas jusqu'à spéculer et affirmer que le mal est plus profond. Seule la vérité du terrain est juge. En affichant notamment cette incapacité à tenir tête et à se transcender, du moins, le CA a témoigné de beaucoup de légèreté et d'attitude défaitiste du début à la fin du match. Dans ces conditions, comment rebondira-t-il et abordera-t-il l'exercice qui débute aujourd'hui? Avec quel mental ? Et surtout avec quelle ossature ? On peut aussi voir les choses d'une autre manière et se dire que les Clubistes ne joueront pas face à un postulant en puissance mais face à l'outsider hammamlifois. Que suite à une bonne entrée en matière, une nouvelle dynamique de victoires est possible. Mais sauf qu'au lendemain du coup de massue «sang et or» (fin août), il n'y a que les éternels optimistes pour croire encore à un scénario parfait. D'ailleurs, pas sûr qu'ils soient très nombreux aujourd'hui... Une époque révolue ?! L'époque où l'on aimait attribuer au CA l'étiquette de «spécialiste des transferts ratés» est-elle révolue ou du moins en passe de l'être ? Si une succession d'échecs semble avoir ouvert les yeux des dirigeants, il est forcément temps de bousculer les choses sans pour autant les dénaturer. Terminé (dans le désordre) les Ali Mathlouthi, Touzghar, Fateh Gharbi, Mikari, Belaid, Nater, Lamouchia, Maher Hadded, Belkaroui (passé chez la concurrence), Djabou, Matt Moussilou, Ammar Jmal, Lassâad Nouioui, Korbi, Baratli, Gustavo, le ratage Christian Bekamenga, Prince Tagoe, Bedi Mbenza, Karl Max, les jeunes Coulibaly, Jodel, Francis Narth, Diarra et Derrick Mensah. La liste est exhaustive et les pertes accusées ont de quoi déstabiliser et gripper le bon fonctionnement du club. Désormais, en attendant les confirmations de Belkhiter, Fakhri Jaziri, Besson (annoncé partant), et Ali Abdi, le CA devra compter sur le cru articulé autour de Kader Oueslati, Ben Yahia, Saber Khelifa, Khlil, Chenihi, Ghandri, Srarfi (sous réserve) et autre Bilel Ifa. C'est forcément un tout autre CA qui verra le jour avec les Ayachi, Zemzmi, Sami Mhaïssi, aux côtés des Haddedi, Agrebi, Ouedhrfi, Chiheb Jebali et Ghazi Ayadi. Bref, et pour revenir à la tendance du moment, les méthodes de recrutement semblent progressivement changer depuis les échecs précités. Désormais, le CA réfléchit davantage et tente des paris audacieux. Les derniers recrutements opérés en sont la preuve. Sauf que s'il souhaite «contester» la position dominatrice du trident ESS-EST-CSS, tout en prenant un peu plus d'avance et de hauteur sur ses poursuivants, il faut aussi se renforcer davantage tout en gérant sereinement le début de la compétition après une pré-saison tourmentée.