Si le décret-loi n°88 de 2011 portant organisation des associations a réussi à immuniser les associations contre toutes les formes de restrictions, il n'en demeure pas moins que sa mise en œuvre s'est heurtée à des événements politiques dont les attentats terroristes qui ont bridé leurs activités. C'est ce que vient de révéler une étude sur la situation de la société civile en Tunisie menée par le Centre de la transition démocratique Al-Kawakibi en collaboration avec d'autres organisations et présentée hier à Tunis. Menée par Anouar Mansari, juge au Tribunal administratif, et Faycal Boguerra en collaboration avec Jamiaty, cette étude s'inscrit dans le cadre d'un projet lancé par le Centre Al Kawakibi et ses partenaires dans le cadre d'une initiative internationale englobant 20 pays et visant à dresser un état des lieux de la situation de la société civile dans ces pays, a indiqué le directeur du centre, Amine Ghali. Selon Mansari, cette étude, qui se veut un diagnostic de l'environnement législatif de la société civile en Tunisie, s'est basée sur un échantillon de 100 personnes représentant des associations pluridisciplinaires issues de plusieurs régions. L'étude a également mis en lumière l'ingérence de la direction générale des associations et des partis dans leurs objectifs ... Pour ce qui est de la gestion des associations, l'étude a révélé que l'Etat n'a pas pris les mesures nécessaires pour créer une base de données regroupant les organisations actives dans le pays. Ainsi, sur un ensemble de 17 mille associations en Tunisie, 500 seulement ont informé la présidence du gouvernement de leur situation matérielle.