ou recrues low cost ? En ces temps d'austérité, c'est l'élément de langage que martèlent les responsables clubistes. Le CA est entré dans un cercle économique vertueux. En clair, comme ils le disent pour accompagner leurs propos, la masse salariale sera la plus basse des dernières années. Si on le dit ainsi, on se dit que c'est réaliste et que le CA sera enfin bien géré. Mais quand d'un autre côté, sur le plan du jeu, sur le rectangle vert, le CA produit sa pire copie depuis son trou d'air de la saison dernière, on peut se demander si cela vaut la peine de se vanter d'une telle gestion ! Levons toute ambiguïté, il est possible de bien jouer au football et d'avoir quelques résultats avec peu de moyens et une masse salariale maîtrisée. En Tunisie, Métlaoui, la Stayda et Zarzis bien avant, l'ont rappelé aux gros budgets, adeptes des investissements colossaux. Sauf que le hic est que, dans ces conditions, pour arriver à avoir une équipe performante et agréable à voir jouer, il faut au moins deux fondamentaux sur lesquels le CA ne veut pas s'appuyer et se structurer en conséquence : la cellule de recrutement qui supervise chaque saison un certain nombre de pépites sans même savoir si ses rapports sont lus, comme récemment avec le trident de continentaux pistés puis passés à la concurrence (au CSS); et le centre de formation, qui après avoir eu quelques espoirs d'être enfin valorisé, a dû déchanter depuis quelque temps. Inaudible ! Cependant, les éternels optimistes diront que cela peut quand même fonctionner, que la saison vient à peine de débuter, qu'enfiler quatre buts aux Verts du CSHL n'est pas chose aisée, et que la stabilité du staff technique permettra forcément de procurer au CA une identité de jeu claire. Mais alors, le cercle économique vertueux abordé ci haut permettra-t-il au CA d'avoir un avenir meilleur ? Nous avons évoqué la cellule de recrutement et le centre de formation. La cellule de recrutement a longtemps souffert d'un mode de fonctionnement qui consistait à aller chercher les joueurs qui pouvaient l'intéresser dans le catalogue du cercle restreint d'agents avec lequel, travaillait. Sauf qu'au mois d'août dernier et en plein ramadan, le branle-bas de mouvement au sein des hautes sphères clubistes a, cette fois, rendu inaudible la cellule de recrutement. L'autre effet notable de la stratégie de recrutement opérée en fin d'été est qu'elle repose sur un nombre important de prêts et de départs de joueurs libres de droits (Nater, Belkaroui, Belaïd, Dhaouadi, Nouioui, Mikari, Touzghar). Ce qui a réduit considérablement le paramètre relatif à «l'actif joueurs». Pour capitaliser, il faut compter sur la vente «d'actifs joueurs» pour pouvoir recruter. Or, dans l'effectif actuel, qui est vendable de manière avantageuse ? Cherchez bien, vous ne trouverez pas grand monde à l'exception de Srarfi et Kader Oueslati. D'autres peuvent prétendre à ce statut. Mais ils doivent, tout d'abord et en priorité, inverser leurs courbes de performance. Dans ces conditions, il aurait été précieux de pouvoir compter sur des talents formés au CA. Mais comme gouverner, c'est prévoir et que personne au Parc A n'a réellement prévu, aucune jeune pousse du centre de formation ne semble pour le moment en mesure de devenir une pièce maîtresse du groupe pro, et ce, en dépit du talent des Zemzmi et consorts. Tout n'est pas cependant complètement noir pour l'avenir. Avec le retour des supporters sur les travées des gradins, enfin, le CA peut espérer pouvoir compter sur une croissance de ses recettes. Car avec un virage vide, la passion étant tuée dans l'œuf par le spectacle proposé et par les résultats, cela risquait d'être compliqué. Bref, pour revenir aux renforts, si les transferts de ces derniers temps s'inscrivent dans une stratégie bien claire en rapport avec ses moyens (faire des économies en recrutant «malin»), reste à savoir désormais si cette stratégie sera payante et si le CA parviendra à faire oublier une saison sortante désastreuse où il n'est pas parvenu à tirer le meilleur de ses joueurs...