Avec le retour de Kaïs Yaâkoubi, les romantiques auront de quoi étancher leur soif de nostalgie ! Au-delà des turpitudes au sommet de la hiérarchie et l'indécision qui colle à la peau de l'institution clubiste, l'on semble avoir tranché volet staff technique de l'équipe première. Qui pour mener la barque ? Le patron du club de Bab Jedid aurait vraisemblablement opté pour le retour de Kaïs Yaâkoubi, l'ex-technicien d'EGSG et du CA. Avant de situer ce choix, analysons tout d'abord le passage de Rudolphe Krol, le technicien batave, appelé au chevet d'un CA en pleine déconfiture. Beaucoup diront que n'importe quel entraîneur aurait fait les mêmes résultats que lui avec un tel effectif. Mais lorsque sous sa responsabilité, les Nater, Belaid, Ben Yahia, Nouioui et Ben Mustapha sont maintenus en réserve, alors que les Charfi, Ayachi et autre Zemzmi son promus, les avis sont partagés. Bref, avec l'ex-international Orange, on a eu le sentiment qu'il cherche perpétuellement la transition de ce nouveau CA sans la trouver. Sauf qu'il n'a pas été enrôlé pour encadrer une nouvelle génération qui a tout à apprendre. Il n'a pas été recruté pour inculquer les préceptes de base, mais pour faire du «chiffre» en alignant le meilleur onze possible, en enfilant les buts tout en engrangeant les victoires. Dans le pays de la «tactique», Krol n'a pas su adapter le style qui a fait la gloire de son ancienne équipe clubiste sfaxienne ! Résultat : assez tôt, le jeu clubiste a pris du plomb dans l'aile. A titre d'exemple, le point faible reste et restera encore l'axe défensif où une armée de «belettes» s'est succédé sans succès (les Walid Dhaouadi, Coulibaly, Ifa et autre Seif Tka). A l'inverse, rappelons que le seul axial valable, Hichem Belkaroui, a vite fait de plier bagage, au revoir et merci ! Pour combler ce vide, on a même eu droit à une nouvelle fantaisie, un numéro 6 transformé en numéro 5, je parle bien évidemment de Khlil. L'expérience est foireuse, puisque le CA se prive du talent de Khlil plus haut. C'est symptomatique de ces innombrables incohérences stratégiques. Même quelques jours avant le licenciement de Daniel Sanchez, le 4-4-2 entrevu cadrait avec le potentiel sous la main et exploitait au mieux la qualité des joueurs. Puis, le jeune Mehdi Ouedherfi a fait les frais d'un recentrage aussi inattendu qu'improductif. Ce porteur d'eau offrait pourtant une grande qualité à la récupération; et devant, grâce à lui, ça allait très vite. N'est-ce pas Khlifa-Meniaoui ? Alors, Kaïs Yaâkoubi, un pari risqué ? Pour qui ? Pour ce dernier ou pour le CA ? D'aucuns diront qu'il faut s'adapter aux exigences du moment. Quant aux romantiques du football, contrairement aux éternels sceptiques, avec le retour de «l'enfant prodige», ils auront de quoi étancher leur soif de nostalgie ! A suivre. La parole est à la défense ! Outrageusement dominée par le trident ESS-EST-CSS, la saison passée n'a été que le reflet d'un championnat à deux vitesses. Car derrière ces trois meneurs, un bouchon s'est formé. Additionnez un CAB toujours dans le coup, des Clubistes qui tentent tant bien que mal d'exister, une équipe de Métlaoui surprenante et même renversante, et vous obtenez la nouvelle structure hiérarchique de la Ligue 1. Le CA dans tout ça ? Relégué à une pathétique 6e place, les Clubistes ont même dû lutter difficilement pour ne pas s'enliser et perdre pied. Avec un des pires mercatos de l'histoire du club de Bab Jedid (lors de la fenêtre des transferts d'hiver), le départ de trois repères (Djabou, Zouheir Dhaouadi et Belkaroui) et des entraîneurs de type «consommable», la comédie s'est inscrite dans la durée. Cependant, si le bilan fait froid dans le dos, le parcours était prévisible. Comment et pourquoi le CA en est-il arrivé là aujourd'hui, mais aussi, quelles en sont les causes ? Ces mêmes causes qui rétrogradent l'équipe au rang d'un challenger privé de visibilité continentale. La Djabou-dépendance n'existant plus, on pouvait croire que l'équipe de Daniel Sanchez allait produire du jeu, son jeu. Que nenni. Il faut revenir quelques mois en arrière pour comprendre la stratégie des dirigeants, qui, faut-il le rappeler, n'a pris personne de court. En effet, tout s'est fait dans les derniers instants, avec le recrutement tardif de quelques joueurs et la promotion d'une flopée de jeunes, encore tendres. Bref, un recrutement qui ne fait guère rêver. D'ailleurs, on ne s'y est pas trompé, et les dirigeants non plus, puisqu'ils ont renoncé au championnat assez tôt, et revu leurs ambitions à la baisse au fil des échecs. Mais pas que...! Car la sérénité en a pris un sacré coup aussi. Climat tendu, implosion attendue, vestiaire perturbé pour ne pas dire désemparé. Certains dans l'entourage vont même prendre un malin plaisir à donner un coup de projecteur sur cette ambiance du vestiaire, en allumant les premières mèches, sorte de coup de pied dans la fourmilière. La bulle clubiste devenait ingérable avec une notion de groupe qui perd son sens au fil du temps. En clair, pour faire simple et court : quand les règles ne sont pas respectées, tout va mal par la suite. Il suffit d'une étincelle, d'un contretemps ou d'une contrariété pour raviver certaines tensions et les remettre au gré du jour. Stephane Nater, capitaine «honoraire», a ainsi boudé et l'a fait savoir. De quoi conforter l'idée qu'il manque beaucoup d'ingrédients pour canaliser ses nerfs et maîtriser sa colère au Parc A. D'ailleurs, si l'on porte l'analyse à un niveau général, l'on ne peut s'empêcher de dire que notre football marche sur la tête avec un marché de joueurs devenu grotesque. En clair, les prix affichés (coût des joueurs) représentent le quart du PIB de certains pays en souffrance ! On allonge des milliards en devises sonnantes et trébuchantes pour des joueurs qui sortent à peine de la puberté! Bien entendu, et outre les alléchantes commissions que perçoivent les intermédiaires, certains y trouvent leur compte, à commencer par nous autres journalistes en quête de scoop et en situation de partage du business des rumeurs ! Mais l'on ne vous apprend rien. Cependant, sur fond d'incertitudes, de climat hostile et de provisoire qui dure, deux faits marquants sont à retenir: primo, en attendant l'assemblée élective, prévue fin juillet, Slim Riahi, en concertation avec le mécène Hamadi Bousbii, s'est engagé à éponger les dettes et régler toutes les sommes dues jusqu'à la fin de ce mois. Secundo, le patron du CA mettra aussi à disposition les rapports moral et financier après établissement. Enfin, et vu l'échéance de Coupe de Tunisie qui pointe à l'horizon, il s'activera à nommer un directeur sportif afin d'entamer la préparation d'avant-saison dans les temps. Ce qui serait annonciateur d'un retour à une activité normale.