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«Fière d'avoir transmis à mon fils la passion de mon père !»
Entretien du lundi — Amina Srarfi
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 09 - 2016

Première femme chef d'orchestre en Tunisie et dans le monde arabe, créatrice du premier orchestre féminin « El Azifet » qu'elle dirige elle-même, fondatrice et directrice du conservatoire Kaddour Srarfi de musique et de danse, elle vient de publier un livre ...Amina Srarfi nous a accordé cet entretien.
Vous venez de publier un livre «les belles valses de la musique arabe «... Oui et c'est le fruit d'une recherche à mon avis très importante dans le domaine de la musique arabe. Il s'agit de la Valse qui n'est pas seulement une danse et un rythme. C'est en fait une expression différente et, dans la musique arabe, la valse est répartie en trois genres : la valse classique, la valse viennoise et la valse andalouse. Une valse de Hédi Jouini n'est pas une valse de Leïla Mourad ou de Lotfi Bouchnaq dans Hédhi ghnaya lihom par exemple. Cet ouvrage émane des compositions qui ont jalonné tout le vingtième siècle. Le livre est trilingue, arabe, français, anglais et s'adresse aussi bien aux spécialistes qu'aux mélomanes. Les spécialistes trouveront une partition écrite de ma propre main (c'est du manuscrit) ainsi que les textes des chansons avec le nom du compositeur et de l'auteur.
Pourquoi vous vous êtes mis à l'écriture d'ouvrages ?
J'aime beaucoup l'écriture et comme je suis productrice à Rtci, j'ai produit des émissions culturelles comme Fayrouziat, halimyet que je compte publier dans des livres. Ce sont des recherches très importantes pour moi...
Qu'est-ce qui manque aujourd'hui à la musique tunisienne ?
Beaucoup de choses ! Il faut croire en les compétences tunisiennes et les solliciter pour mettre leur expérience au profit des décisions politiques dans le domaine de la culture et de l'enseignement de la musique. On ne peut pas mettre quelqu'un à la tête d'une institution très importante ou d'un ministère et le laisser isolé ou conseillé par quelqu'un qui n'a pas le background nécessaire. Ce qui nous manque aussi c'est de laisser nos rancunes de côté et de travailler la main dans la main. Il faut être au-dessus des querelles de clochers et voir l'intérêt du pays. Il faut, également, réduire «la parlotte» et travailler sur le terrain. Je trouve qu'on parle beaucoup sans rien faire. Côté éducation, je trouve que l'enseignement de la musique actuellement dans les écoles primaires est catastrophique. J'ai fait part de cette réflexion au ministre de l'Education nationale Néji Jalloul qui prend déjà beaucoup de choses sur ses épaules. C'est une matière sous-estimée où on enseigne n'importe quoi à nos enfants. Même les enseignants de musique ne sont pas formés en la matière. Il y a dix ans, je leur ai proposé une formation au Crefoc au profit des enseignants, c'était une bonne initiative qui n'a duré qu'une seule année. Je ne sais pas pourquoi les décideurs y ont mis fin. Pendant ce temps, la télévision est en train de rendre nos enfants débiles avec des émissions qui leur sont consacrées et les parents suivent le courant, ne serait-ce que pour voir leur enfants participer à l'une de ces émissions. En tant que présidente de l'association «Les rossignols chantent», je suis en train de batailler pour un patrimoine de la chanson enfantine. Ce qu'on enseigne comme chansons à nos enfants dans les maternelles aujourd'hui est inacceptable ... On leur enseigne même du Nancy Ajram. J'ai proposé au ministère de la Femme de la Famille et de l'Enfance tout un programme pour toutes les maternelles et pour créer des chansons tunisiennes pour les maternelles. Nous avons beaucoup de musiciens qui ont travaillé sur la chanson enfantine ce qui constitue pour nous un fonds très riche.
Par quoi expliquez-vous le recul de la chanson tunisienne ?
Quand vous voyez les JMC de l'année dernière vous pouvez comprendre. Pour moi, ce n'était pas du tout cela un festival de musique. Il n'y a qu'à voir la clôture qui virait presque à l'underground. C'est bien qu'il y ait des jeunes qui prennent des responsabilités, mais il ne faut pas aussi oublier qu'un jeune, même s'il a du talent, manque toujours de maturité. C'est bien de mettre en avant les jeunes, mais à mon avis, l'art n'est pas comme les activités sportives ou administratives, c'est la seule discipline où plus on gagne en maturité et plus on donne le meilleur de soi. Et de plus, je me pose encore la question : où est la musique tunisienne dans cette manifestation ?
Vous regrettez le festival de la chanson tunisienne ?
Enormément ! On pouvait avoir les JMC tout en maintenant le festival de la chanson tunisienne ! Les JMC sont à l'échelle internationale, mais où est notre festival national. Comment encourager nos talents et nos créateurs sans un trophée national qui leur permettra de se mesure à l'international ensuite ? Le festival de la chanson tunisienne était un vrai moteur pour nos créateurs. C'est pour cela que les compositeurs font plus dans les arrangements que dans la composition. Il est primordial que le ministère de la Culture relance le festival de la chanson tunisienne tout en gardant les JMC. Il s'agit de la survie de notre chanson...
A un autre niveau, je veux expliquer que la musique tunisienne est faite de plusieurs genres : le malouf, la musique moderne, la musique populaire, et le rap et l'underground, aujourd'hui. Cela ne veut pas dire qu'un seul de ces genres représente la musique tunisienne ! Et c'est l'erreur qui est en train d'être commise, aujourd'hui.
Vous ne trouvez pas que la personnalité des vrais compositeurs tunisiens à viré vers quelque chose de différent et qu'ils ne produisent presque plus ?
Effectivement il y a quelque chose qui a changé et qui a eu de mauvaises incidences sur la production et c'est un grand dommage. Avant, c'étaient les compositeurs qui façonnaient le goût du public et le tiraient vers le haut Aujourd'hui, c'est tout à fait le contraire ; c'est le public qui impose ses choix aux compositeurs. C'est très grave à mon sens !
Vous êtes en train de perpétuer la tradition des Srarfi à travers votre fils Haroun Karoui...
En effet, mon fils Haroun, qui a 14 ans, vient d'avoir son diplôme de musique arabe. Pour moi, c'est une consécration. Haroun Karoui est aussi quelqu'un de très doué, c'est un excellent pianiste et un projet de grand musicien qui a beaucoup de talent. Ce sont des enfants comme Haroun qui doivent être encouragés par le ministère de tutelle pour fignoler leurs talents et pourquoi pas les diriger vers des fondations internationales qui prennent en charge ce genre d'enfants doués.
Je suis fière de lui d'autant plus qu'il prolonge cette tradition familiale qu'on a dans les gènes car c'est aussi le fils du grand musicien Faycel Karoui. Haroun est, également, très marqué par son grand-père Kaddour Srarfi et sans que je l'influence, il a choisi de faire carrière dans la musique. Je sens vraiment en lui la passion de mon père. Je suis contente d'avoir transmis à mon fils ce que j'ai vécu avec mon père.


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