Les examens parlementaires des lois de finances (LF complémentaire 2016 et LF 2017) démarreront dans une période de crise et de récession économique Dans une ambiance de retrouvailles, s'est tenue hier au palais du Bardo la plénière inaugurale de la session parlementaire ordinaire 2016-2017, avec, pour ne pas changer, une heure de retard. Il s'agit de la troisième session du mandat parlementaire qui court de 2014 à 2019. L'inauguration solennelle s'est déroulée dans les règles avec des versets du Coran et l'hymne national. Le perchoir au complet est présidé par Mohamed Ennaceur. Les députés, habituellement férus de l'école buissonnière, ont tenu, eux aussi, à marquer leur présence, 193 élus au total. Un record ! Le président de l'Assemblée a donné un discours de politique générale et quelques messages clefs. Il s'est autofélicité pour l'accélération du rythme des travaux parlementaires. En témoigne le nombre de lois adoptées au cours de la session écoulée, 86, contre 45 seulement pour la session d'avant. Conforter la légitimité de l'Etat de droit Mohamed Ennaceur a tenu à préciser que l'institution législative qu'il préside n'est pas en conflit avec l'exécutif. Son rôle est de contrôler, rectifier et proposer dans le cadre d'une complémentarité porteuse. Il a invité les élus à faire prévaloir l'intérêt général en leur rappelant qu'ils sont les représentants du peuple, de l'ensemble du peuple et non pas uniquement de leurs circonscriptions et régions. Il a signalé que la priorité suprême qui relève de leur champ de compétence est de conforter la légitimité de l'Etat de droit, bien au-delà des intérêts partisans. A travers un discours écrit d'une quinzaine de minutes qui se veut fonctionnel, Mohamed Ennaceur a signalé la nécessité d'ouvrir l'Assemblée sur son environnement, d'établir des ponts de dialogue avec les acteurs agissants et la société civile dans le cadre d'une démarche inclusive. Le président a mis en garde sur la difficulté des temps à venir. Les examens parlementaires des lois de finances démarreront dans une période de crise et de récession économique. Il faut s'atteler à redoubler d'efforts, a-t-il martelé, en appelant à respecter cette revendication populaire et légitime sur le partage équitable des sacrifices par les Tunisiens, classes sociales et catégories professionnelles confondues. La composition du bureau de l'Assemblée a été annoncée ensuite. Selon les bruits de coulisse, c'est l'origine même du report de la plénière de plus d'une heure. Certains blocs parlementaires ne sont pas tombés d'accord entre eux sur le choix des députés à élire comme membres du bureau. Une instance prestigieuse et de pouvoir, d'où la rude concurrence entre des parlementaires de la même affiliation partisane. La séance inaugurale n'était pas que cérémoniale. Les élus, ou ceux qui ne se sont pas déjà sauvés, ont retroussé les manches pour examiner le projet de loi organique N°64/2016 portant ratification de l'Accord de Paris sur le climat. A suivre.