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MAISONS NATALES D'ARTISTES, DE POÈTES ET D'ECRIVAINS : Des lieux de mémoire à valoriser
Arrêt sur image
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 10 - 2016


Par Samira DAMI
IL y a environ un mois les réseaux sociaux se sont emballés suite à une information rapportant que la demeure du poète de la liberté, Aboulkacem Echebbi, à Tozeur a été totalement démolie par son nouveau propriétaire.
L'indignation des internautes était à son comble, la majorité ne comprenant pas que les autorités aient laissé faire et n'aient pas agi afin de préserver ce monument, lieu de mémoire artistique.
Car, ailleurs, la maison de l'auteur entre autres de «Tounis al-jamila» (La belle Tunisie) et de «Iradat el hayet» (La volonté de vivre) aurait été transformée en musée, visité par des milliers d'amoureux de la poésie. Les internautes ont jeté l'anathème sur le gouvernorat de Tozeur et le ministère de la Culture qui ont laissé faire et ne se sont pas totalement investis afin d'acquérir la maison natale du poète afin de la convertir en musée.
Du coup, la Présidence de la République a réagi en affichant sa volonté d'acquérir la maison du poète pour la transformer en musée.
Mais voilà que les héritiers et le gouverneur de Tozeur démentent l'information en précisant qu'il s'agit d'intox. Les internautes insistent et font circuler des photos de la maison, complètement rasée, sur les réseaux sociaux. Toutefois, le neveu du poète, Taoufik Chebbi, a, dans une déclaration à la presse, affirmé que «le poète n'a vécu qu'un seul mois dans cette demeure et que sa vraie maison natale, a été déjà transformée mais pas en musée».
Bref, cette situation kafkaïenne en dit long sur le degré d'importance de la littérature ainsi que des arts sous nos cieux, car il s'avère certain que nous ne faisons pas grand-chose afin de sauvegarder notre patrimoine culturel et artistique, ces lieux témoins de l'existence et du génie de nos grands artistes et hommes de lettres. La demeure de Aboulkacem Chebbi n'est pas la seule a être démolie ou laissée à l'abandon. D'autres lieux témoins du passage d'écrivains et d'artistes tunisiens ou étrangers sont, également, abandonnés ou ont été complètement rasés.
Ainsi, en est-il, par exemple du lieu où a habité, pendant trois mois, le grand écrivain français Gustave Flaubert. Il s'agit d'une vieille villa délabrée située en face du port punique de Carthage et à quelques mètres du musée océanographique de Salammbô (Dar El Hout). Or, cette maison a été habitée du 12 avril au 5 juin 1858 par l'auteur du savoureux «Madame Bovary» qui avait séjourné en Tunisie afin de se documenter et de s'imprégner du cadre de l'histoire de son second roman «Salammbô». Roman dont il entama la rédaction, une année auparavant, et qu'il reprit à zéro, les idées de son projet initial étant, selon sa propre affirmation, «absurdes et impossibles». Ce roman évoquant «la guerre des mercenaires à Carthage qui s'est déroulé entre les premières et secondes guerres puniques» et paru en 1862, récoltant un énorme succès.
Encore une fois, et au risque de nous répéter, cette villa en ruine aurait connu un autre sort dans d'autres pays qui valorisent le moindre monument ou «vestige» de leur patrimoine artistique littéraire et culturel. Cela dans le but avéré de mettre en valeur leur contribution au patrimoine culturel mondial. Cette demeure aurait pu être restaurée (pourquoi pas avec la contribution du ministère de la Culture français?) et transformée en un centre culturel et en un lieu témoin du passage en Tunisie de cet auteur universel.
Sauvegarder la mémoire
Autre exemple : c'est dans une villa à Saint-Germain, (Ezzahra) appartenant au Dr Suisse, Ernst Jäggi, que Paul Klee, avec ses amis artistes peintres, August Macke et Charles Moilliet, a passé un séjour de deux semaines en avril 1914.
Et c'est en visitant sidi Bou Saïd, la Médina de Tunis, Hammamet, Sousse, Médenine, Gabès, Zarzis et autres villes que Paul Klee découvre la couleur. L'artiste allemand a réalisé, ainsi, 30 aquarelles et 80 dessins, d'une valeur artistique et marchande inestimable.
Qu'ont fait les autorités pour retracer et valoriser le passage de ces artistes dans cette demeure et dans notre pays? Pas grand-chose.
Car on pourrait faire de cette villa un lieu de visite et l'intégrer dans le circuit touristique culturel.
Pourtant à entendre les responsables du ministère du Tourisme s'agiter pour promouvoir le tourisme culturel, on se demande comment ne saisissent-ils pas au vol de pareilles opportunités. Cela dans le but de valoriser ces lieux témoins de l'histoire et de la mémoire artistique universelle et de les ouvrir au public et aux visiteurs d'ici et d'ailleurs.
Un travail méthodique et important devrait être accompli afin de sauvegarder les maisons, les lieux précieux qui ont vu naître ou passer de grosses pointures du monde de la littérature, de la poésie et des arts.
Ce n'est que par de telles actions qu'on sauvegarde la mémoire, reflet du passé qui éclaire le présent, ainsi que tout ce patrimoine culturel qu'on se doit de léguer aux futures générations et à l'humanité entière.


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