Le coach doit libérer ses attaquants et les laisser s'extérioriser Trop de prudence nuit. On ne cesse de le répéter dans le milieu du football. Nous avons pu le remarquer lors du dernier derby de la capitale. Le Club Africain a certes plié, mais n'a pas cédé. Il doit donc une fière chandelle à son gardien de but, Farouk Ben Mustapha, qui est en train de réussir une excellente entame de saison. Si le Club Africain s'est contenté de faire de la résistance durant toute une mi-temps, c'est principalement à cause du manque de courage de son staff technique. Et qu'on ne vienne surtout pas nous raconter que les joueurs ont pris seuls l'initiative de rester sur la défensive. C'est certes un mauvais réflexe, mais il y a quand même un maître à bord, l'entraîneur de surcroît. Nous reprochons à Kaïs Yaâcoubi son manque d'audace. C'est lui le patron sur le banc. Le fort d'un entraîneur, c'est de savoir gérer le groupe et changer le cours d'un match. Face à l'Espérance, Yaâcoubi a été timide et n'a pas poussé ses joueurs vers la victoire. L'attaque est la meilleure défense Pourtant, le scénario était idéal. Après une période difficile d'un peu plus d'un quart d'heure en première mi-temps avant l'égalisation de Chenihi, le Club Africain a retrouvé ses repères et a failli ajouter un second but à deux reprises. On s'attendait dès lors à voir l'équipe de Bab Jedid continuer sur la même lancée et essayer de gagner le match. Les Clubistes en avaient les moyens. Il fallait une dose de courage. Yaâcoubi en a manqué. Il n'a pas su profiter des points faibles des «Sang et Or», principalement au niveau de l'axe central et du flanc gauche de la défense. L'incorporation de Srarfi avait peut-être changé le cours du match. On se demande d'ailleurs quand ce joueur, pétri de qualités, aura plus de temps de jeu. Et qu'on ne nous dise pas qu'il est encore jeune. L'image de la fin de match illustre tout. Les Clubistes et leur entraîneur jubilaient pour ce point récolté face à l'Espérance. Le spectre de la défaite planait sur leurs têtes durant toute la rencontre. Ils ont oublié qu'ils sont en tête du classement et qu'ils pouvaient creuser l'écart en cas de victoire. Ce problème de mentalité est absolument à changer. Kaïs Yaâcoubi doit être moins paternaliste et exiger davantage de ses joueurs. On dit dans le jargon du football que la meilleure défense est l'attaque. Kaïs Yaâcoubi, qui était de surcroît un attaquant, doit retrouver ses repères et pousser son groupe à s'éclater. Avec des joueurs de la trempe de Khélifa, Chenihi, Oueslati et Srarfi, le Club Africain a les moyens de déverrouiller n'importe quelle défense. A condition que ce beau monde soit libéré de ses mauvaises habitudes défensives.