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Les cinquante nuances «almodovariennes»
Section : Cinéma du monde
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2016

Julieta, le dernier film du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar a été projeté dans le cadre de la 27e édition des Journées cinématographiques de Carthage mercredi à la salle Amilcar El Manar.
Julieta est le tout dernier film (sorti en 2016) qui marque le retour d'Almodóvar après trois ans d'absence. Rompant avec le ton de ses précédents films, les personnages sont hauts en couleur, hors normes et excessifs, sans qu'il s'agisse de marginaux. Les dialogues et les rapports passionnels de la mort et du drame sont les composants essentiels d'un univers cinématographique unique et humaniste. Désormais, le cinéma espagnol contemporain se révèle et s'incarne dans le cinéaste Pedro Almodóvar.
Les cinéphiles et, particulièrement, les amoureux du cinéma almodovarien, ont pu trouver leur part de bonheur lors de cette édition des JCC.
Un cinéaste dont le parcours est des plus atypiques de l'histoire du cinéma. Issu d'une famille pauvre de paysans de la Mancha, Almodóvar aura été un autodidacte en tout. Aucune école, aucune formation spécifique ne seront à la base de sa formation. Son apprentissage, c'est celui de la vie et de la salle obscure. A 16 ans, après avoir passé son enfance dans des écoles religieuses, il se rend à Madrid pour faire du cinéma. Il y vivra de petits boulots avant de décrocher une place aux PTT espagnols. Il y restera douze années où il fera preuve d'une véritable frénésie de création, travaillant le jour et tournant la nuit des films en super-8, des romans-photos, écrivant scénarios et nouvelles underground.
Il commencera à se forger une bonne place dans le domaine du cinéma avec la réalisation de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier en 1980, puis les succès s'enchaînent avec Tout sur ma mère (1999), Parle avec elle (2002), Volver (2006), La piel que habito (2011) et Les amants passagers (2013) . Ses films captent, séduisent et interpellent par leur singularité, leurs personnages et leurs couleurs.
Dans son dernier film Julieta, Almodóvar ne déroge pas aux principaux traits qui marquent son univers cinématographique. L'émotion, la fatalité, la vie et la mort, la femme, les rapports femme-femme, femme-homme, parent-enfant, les notions de mensonge et de vérité qui s'entrecroisent dans un univers où les secrets de famille et les drames refoulés nourrissent le mystère tout au long du film.
Les couleurs détiennent une place privilégiée, et jouent un rôle à part entière dans l'œuvre. Outre leur symbolique, elles nous plongent dans un univers extrêmement riche où tous les arts s'entrecroisent, s'entrelacent : la photographie, la peinture, la sculpture, la littérature, la mythologie...et le cinéma.
Le film s'ouvre sur le personnage principal du film Julieta. A l'écran comme sur l'affiche du film, elles sont deux à l'interpréter : Emma Suárez et Adriana Ugarte. On les retrouve dans deux époques, le présent et le passé. Deux faces d'un même personnage, qui se répondent d'un bout à l'autre du film pour raconter la même histoire : celle d'une femme face à son destin, fait de passion, de deuil et de solitude.
Julieta (au présent) s'apprête à quitter Madrid pour toujours, lorsqu'une rencontre inopinée avec Bea, l'amie d'enfance de sa fille Antía, la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu'elle a croisé sa fille il y a peu. Julieta se met alors à nourrir l'espoir de retrouvailles avec celle-ci, qu'elle n'a pas vu depuis des années. Elle décide alors de lui écrire tout ce qu'elle a gardé secret depuis toujours. Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d'une mère pour survivre à l'incertitude... tout en espérant qu'un jour ses confidences puissent être lues.
C'est au moment où Julieta commence à écrire que le film fait son saut vers le passé retrouvant ainsi la jeune Julieta. Le spectateur est placé tout au long du film dans une situation d'attente et d'espérance, le destin de Julieta se trouve dès le départ piégé par le mauvais sort.
Julieta est peut-être bien le film le plus tragique de Pedro Almodóvar, car jamais le réalisateur ne s'était jusqu'à présent refusé à ce point à refermer une à une toutes les possibilités de rédemption de ses personnages. Mais comme toujours chez Almodóvar, aucun protagoniste n'échappe jamais à sa vie antérieure. Il faudra pour Julieta attendre que le passé resurgisse en un flash-back salvateur pour comprendre en partie la nature de son destin.
Quand tout est mort autour de soi et que le deuil a fait son travail pour laisser la vie poursuivre son chemin, que reste-t-il du passé ? Des souvenirs ? Julieta du présent n'est pas celle d'avant et pourtant, les deux corps dialoguent et se répondent. Julieta se libère du poids du passé et de la culpabilité en faisant face à son destin et en se réconciliant avec lui.


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