Le Parc Hassen-Belkhodja regorge de talents en herbe. S'il y a un club qui recrute à coups de millions et qui réalise les plus importantes transactions du marché, c'est bel et bien l'Espérance Sportive de Tunis. Une politique qui s'est accentuée sous la présidence de Hamdi Meddeb. Rien que l'été dernier, le président de l'EST s'est occupé personnellement des recrutements, n'hésitant pas à faire le déplacement en France pour faire signer Ferjani Sassi, un joueur dans son collimateur depuis plus de deux saisons. Une année auparavant, c'est son ancien coéquipier au CSS, Fakhreddine Ben Youssef, qui a signé en faveur de l'Espérance contre une somme d'argent conséquente. Et pour boucler la boucle, Mohamed Ali Moncer a débarqué l'été dernier. En conclusion : Hamdi Meddeb ne lésine pas sur les moyens quand il a un joueur dans le viseur. Du coup, l'Espérance a cette saison l'effectif le plus garni du championnat, quantitativement, mais surtout qualitativement. Le président de l'EST a organisé au milieu de la semaine écoulée une cérémonie à l'hôtel du Parc durant laquelle six jeunes du cru ont signé leur premier contrat professionnel d'une durée de trois ans chacun. Il s'agit de Raed Fedaa, Aziz Chetoui, Abderrahman El Kar et Saber Hammami (milieux de terrain) ; Amine Ayari (attaquant) et Aziz Boucetta (défenseur). Des jeunes qui ont réussi leur premier test : taper dans l'œil de l'entraîneur des seniors, Ammar Souayah. Le plus dur est à venir Signer son premier contrat «pro» n'est pas une finalité. Au contraire, c'est la reconnaissance pour un jeune qu'il dispose des qualités requises pour passer du stade amateur à celui de footballeur professionnel. Un métier dur qui exige, certes, beaucoup de travail aux entraînements. Mais le plus dur est d'avoir suffisamment de ressources mentales pour tenir son rang au sein d'un groupe professionnel, notamment au milieu de joueurs expérimentés qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs et qui ont débarqué au Parc B à coups de millions de dinars. Pour Fedaa, Boucetta et autre Hammami, il ne s'agit plus de faire une prouesse dans un derby ou une finale de coupe pour jouer la vedette. Les six jeunes qui viennent de passer «pros» ont une chance inouïe de signer en faveur d'un grand club. Mais ce passage est à double tranchant. Le vrai challenge pour ces jeunes du cru est de percer dans la durée et se faire, sur le long terme, une place parmi leurs aînés quand on sait qu'avant eux, Taha Yassine Khénissi et Haythem Jouini ont eu un mal fou à s'imposer dans l'équipe senior. Khénissi est allé se forger au CSS, alors que Jouini n'a jamais su saisir les nombreuses chances qu'on lui a accordées, avant d'être transféré en Espagne. Le pari de Meddeb «Vous serez le fruit de notre travail et notre investissement. Je vous promets que dans quelques années, 90% de l'équipe senior seront formés de joueurs issus du centre de formation de notre club», a lancé Hamdi Meddeb lors de la cérémonie tenue en l'honneur des six jeunes qui viennent de passer «pros». Un pari ambitieux, mais pas difficile à réaliser. Le Parc B est une véritable pépinière qui a juste besoin d'un meilleur encadrement. Investir dans les jeunes du cru est un créneau porteur. Faut-il savoir accompagner les jeunes qui montent ? Car l'expérience a démontré la fragilité mentale de ces jeunes qui, la plupart du temps, n'arrivent pas à s'acclimater à la dure réalité du monde du football professionnel.