Qui se souvient encore de Mohamed Ali Ben Hammouda? Un pur produit de l'école espérantiste qui n'a jamais eu son heure de gloire avec son club formateur. Faute d'encadrement, cet attaquant au talent certain n'a pas fait long feu avec l'équipe première de l'Espérance. Depuis 2009, il roule sa bosse un peu partout, de Béni Khalled au Bardo, en passant par Hammam-Lif avant d'atterrir à Gafsa. Le cas Ben Hammouda figure parmi tant d'autres. Des enfants du club qui ont eu du mal à s'épanouir au Parc Hassen-Belkhoja, on en a vu passer une dizaine ces dernières années. Il y a ceux qui sont toujours là et qui subissent le même sort infligé à Ben Hammouda. On pense à Idriss Mhirsi ou encore à Haythem Jouini, dont la montée spectaculaire en cinq matches a été suivie d'une descente tout aussi rapide. Faute d'encadrement, le jeune joueur n'a pas su gérer la forte pression qui entoure l'équipe senior. Et pour cause : Jouini n'a pas su maîtriser entre autres son énergie, gaspillée en seulement cinq apparitions. Une chute vertigineuse causée essentiellement par un mental fragile. Khenissi, Ayari et les autres... Le point fort de l'Espérance ne réside pas seulement dans la formation des footballeurs dès leur jeune âge, mais également dans la détection des talents en herbe dans les catégories juniors, à l'image de Issam Jemaâ qui a fait ses classes à Médenine avant de se faire un nom à l'Espérance. Mais même si Jemaâ a réussi, le public «sang et or» ne l'a jamais vraiment porté dans son cœur et le joueur a fini par quitter le Parc B en 2005 après seulement deux années. Pour les enfants du club, qu'ils soient issus de la classe minime ou junior, leur parcours avec l'équipe première n'a pas été un long fleuve tranquille. Ce fut également le cas de l'enfant de l'Ariana, Khaled Ayari, ou encore de Saber Khélifa (débarqué junior aussi mais du Stade Gabésien) qui n'ont explosé qu'après leur départ de l'Espérance. Quand on voit Taha Yassine Khénissi qui s'exprime mieux à Sfax alors que Mhirsi et Jouini continuent à manger leur pain noir à l'Espérance, l'utilité de la mission de Desabre, qui prendra les destinées de la direction technique des jeunes, saute aux yeux : savoir accompagner les jeunes talents vers l'équipe senior. Car il ne suffit pas de former. Savoir mettre sur les rails un footballeur au démarrage de sa carrière chez les seniors est aussi essentiel que sa formation. On dit cela en pensant aux jeunots de l'Espérance qui font actuellement aux Emirats le bonheur de la sélection U17 ans, à l'instar de Hamza Ben Chérifia et Moëz Abboud. Pour ne citer qu'eux...