La plupart des investisseurs accusent le coup. Mais le tableau n'est pas aussi rouge pour tout le monde. Les marchés commencent à faire le tri... Même si les sondages étaient serrés, l'élection du républicain Donald Trump en a surpris plus d'un. D'où une réaction immédiate sur les marchés financiers. Ces derniers ont accusé le coup notamment en Asie où la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de plus de 5%. Certains investisseurs voient cependant d'un bon œil la victoire de Trump. Revue de détail. La Bourse de Moscou En Russie, l'indice Micex progresse de 1,5 % à la mi-séance à rebours de la plupart des Bourses européennes. Lors de la campagne, Trump avait laissé entendre qu'il était prêt à revoir les relations entre les deux pays. Ce qui pourrait à terme signifier une levée des sanctions internationales depuis l'annexion de la Crimée. Les principaux bénéficiaires sont Gazprom et Sberbank, un établissement durement touché par les sanctions. Les minières, à fond la forme Les spécialistes de l'or sont aux anges. Leurs titres profitent de l'envolée du métal jaune. Dans le sillage de la victoire de Trump, Fresnillo mène la danse du Footsie de Londres avec une progression dépassant les 12%. C'était, selon une étude de Barclays, potentiellement l'une des grandes gagnantes en cas de victoire de Trump. C'est aussi la raison pour laquelle, la Bourse de Londres résiste mieux que les autres et c'est en partie grâce aux nombreux spécialistes des métaux qui y sont cotés. Globalement, le secteur minier profite de l'issue du scrutin. L'indice Bloomberg de la mine gagne 2,24 %. A titre d'exemple, Rio Tinto grimpait de 3,50%, BHP Billiton de 3% et Anglo American de 2,50%. En France, Arcelor Mittal enregistre la plus forte hausse du CAC 40. La victoire de Trump pourrait entraîner une renégociation des accords sur l'acier avec les Chinois ce qui pourrait se révéler bénéfique au sidérurgiste. La pharmacie, dopée par Trump Hillary Clinton, bête noire des fabricants de médicaments, a perdu face à Trump. Et les grands laboratoires soufflent de soulagement. Sanofi prend plus de 3% et Bayer près de 2%. Aux Etats-Unis, Pfizer gagne 9,92% et Mylan 7,92%. Hillary Clinton, prônant une baisse du prix des médicaments, avait pesé sur le secteur. Le débat avait été relancé par une polémique sur le prix d'un médicament antihistaminique fréquemment prescrit pour les enfants, l'EpiPen. En réaction, Hillary Clinton avait indiqué vouloir mettre en place une législation sur la question en cas de victoire, suscitant l'inquiétude des compagnies pharmaceutiques. Les fabricants d'armes touchés Le lobby des armes à feu est surpuissant aux Etats-Unis , et il vient de remporter une nouvelle victoire. Alors que la démocrate Clinton s'était montrée peu encline à épouser la cause de la NRA, Trump lui a au contraire prêté allégeance durant la campagne. Son élection est un soulagement pour le secteur. Mais cela ne se traduit pas en Bourse. Sturm Ruger & Company lâche 11,57% et Smith & Wesson perd 13,79%. En réalité, c'est la menace de restriction sur le port d'arme qui fait souvent décoller les ventes. Un président pro-armes est donc mauvais pour le business des fabricants de fusils. Le cours de Bourse de Sturm Ruger a d'ailleurs plus progressé sous Clinton et Obama que sous Bush. Les énergies vertes... dans le rouge vif La victoire de Trump, candidat du charbon, a soufflé un vent de panique sur les énergies renouvelables . Ainsi le titre du leader mondial des éoliennes Vestas a plongé de 13,82 %. A l'inverse, Glencore, l'un des principaux négociants de charbon au monde, prend plus de 4%. Un pétrole d'humeur noire L'évolution des prix du baril est erratique. Les cours ont d'abord décroché. Une réaction épidermique à un candidat vu comme un risque pour la croissance mondiale et donc pour la demande en pétrole. Ils sont ensuite remontés, dans l'espoir que les mesures industrielles du futur président se révèlent favorables aux résultats des pétroliers américains. Mais les prix restent sous pression : l'arrivée de Trump à la Maison Blanche fait craindre une remise en cause de l'équilibre fragile sur le marché et surtout une production galopante aux Etats-Unis. Craintes sur le commerce international Maersk, propriétaire de la plus grande flotte de fret maritime au monde, a perdu jusqu'à 5,6 % mercredi. La victoire de Trump fait craindre un regain de protectionnisme sur la planète et donc un ralentissement des échanges. Par ailleurs, l'élection de Trump est une mauvaise nouvelle pour le Danemark, dont la plus importante entreprise par le chiffre d'affaires est Maersk. Un tiers du surplus de la balance commerciale danoise est dépendante directement des Etats-Unis et du fret maritime. Sachant que le fabricant d'éoliennes Vestas est aussi danois...