Le prix moyen au niveau national atteint, actuellement, près de 910 millimes le litre. La filière de la production laitière connaît actuellement des difficultés dues essentiellement à la sécheresse qui s'est poursuivie deux années consécutives. Cette activité se base dans une large mesure sur l'alimentation fourragère dont les prix ont connu une flambée sans précédent. En outre, aucune stratégie nationale efficace destinée à promouvoir nos ressources fourragères n'a été mise en place, selon l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap). A elle seule, l'alimentation du bétail représente plus de 60% du coût de la production du lait sans compter l'évolution constante du coût de la main-d'œuvre. De ce fait, les éleveurs ont accusé des pertes et font face à de graves problèmes qui menacent leur activité. Face à cette situation préoccupante, les prix du lait au niveau de la production n'ont connu aucune augmentation depuis deux ans environ. D'ailleurs, les autorités et les structures compétentes n'ont manifesté aucune réaction à ce sujet et n'ont pas pris en considération, selon l'Utap, les sacrifices importants consentis par les éleveurs malgré leurs faibles capacités et les moyens limités dont ils disposent. Sauver le secteur de l'effritement Dans un souci de sauver le secteur, de préserver et de pérenniser le système de production, l'Utap appelle les autorités et les structures gouvernementales concernées à accélérer la révision du tarif du lait au niveau de la production en vue de répondre aux besoins du coût réel de la production dont la moyenne atteint au niveau national, actuellement, près de 910 millimes le litre de lait sans compter la marge bénéficiaire et la facture de financement supportée par les professionnels. La même source prévient les autorités compétentes que la poursuite de la politique passive menée actuellement et l'absence de réaction face aux problématiques réelles que vit le secteur du lait, vont avoir des effets néfastes sur les activités du secteur au cours de la prochaine période. D'autant plus que plusieurs éleveurs de vaches laitières ont été contraints de brader leur bétail à des prix réduits. Une telle situation a favorisé l'abattage anarchique et l'amélioration des bénéfices des contrebandiers et la perturbation de la filière des viandes rouges. A noter que le lait constitue un aliment de base pour les Tunisiens, toutes catégories sociales confondues. Son prix est homologué pour permettre à tous les citoyens de l'acquérir. Plusieurs unités de production du lait pasteurisé ont vu le jour et commercialisent ce produit sous différentes marques. A un certain moment, les éleveurs ont connu des problèmes épineux quand les centrales laitières saturées n'ont pas été en mesure d'accepter de nouvelles quantités de lait. Certains éleveurs sont allés jusqu'à répandre le lait à même le sol pour manifester leur courroux et se débarrasser des quantités en surplus. Il a fallu l'intervention de l'Etat pour l'acquisition de quantités supplémentaires de lait à distribuer dans certaines structures publiques. Mais ces mesures ne semblent pas avoir résolu les problèmes qui refont surface de nouveau.