Marginalisée alors qu'elle est censée être l'antichambre des seniors, la catégorie élite ne joue pas un bon rôle faute de talents et de demande de la part de l'équipe première. Une catégorie inutile ? La catégorie pré-seniors a été toujours un casse-tête pour la DTN ainsi que pour les clubs. On parle d'un palier sensible, celui de la catégorie qui précède les seniors. Généralement, les juniors représentaient il y a quelques années, le passage obligé et final avant de jouer avec l'équipe première. Les meilleurs joueurs de l'histoire de la Tunisie n'ont pas eu de difficultés à réussir la transition des juniors vers les seniors. Dès que découverts, ils étaient promus directement vers l'équipe A quand ils avaient 17 ou 18 ans. Le problème ne se posait même pas avant. La sélection était «naturelle» et dirigée par des entraîneurs-formateurs compétents (sans pour autant avoir de diplômes) et des dirigeants et entraîneurs des seniors fonceurs qui n'avaient pas peur de placer leur confiance dans un jeune junior. L'instauration de la catégorie des espoirs, était, dans les années 90, une solution pour éviter de voir des joueurs à l'âge junior disparaître de la circulation. C'était alors une expérience, théoriquement, intéressante, mais en réalité, ce fut une catégorie marginalisée, sans grand apport pour les équipes. Combien de joueurs hyper-talentueux ont été oubliés et mis à l'écart dans cette catégorie. Aujourd'hui, on a cette expérience de la catégorie élite qui précède celle des seniors. Une expérience où les critiques et les reproches ne manquent pas du tout. Mieux, la plupart des dirigeants et des entraîneurs vous disent que c'est un projet qui n'a pas d'avenir. D'abord, c'est un concept vague et même relooké. Cela n'a pas apporté une nouveauté par rapport au passé. C'est toujours la catégorie intermédiaire entre les juniors et l'équipe professionnelle. A part quelques grands et riches clubs, c'est une classe qui enfante un grand nombre de joueurs de niveaux différents (des bons et des moyens) qui, dans le plupart des cas, n'ont pas l'encadrement technique qu'il faut, sans parler du championnat ordinaire et pas bien médiatisé. C'est toujours la même indifférence à l'égard de cette catégorie. Des terrains peu disponibles pour l'entraînement, une programmation de matches qui se fait douloureuse, et surtout peu de moyens financiers pour le staff et les joueurs. Une équipe B... Dans le monde professionnel, il y a une équipe A où il y a au maximum 30 joueurs «pros» inscrits et il y a aussi une équipe B, formée de joueurs alternatifs qui ont l'âge senior, mais qui n'évoluent pas avec l'équipe première, et aussi des jeunes issus des catégories des jeunes du club. Ils sont bien entretenus, plus ou moins bien payés. Ce qui nous manque, c'est surtout donner de la valeur et de la crédibilité à la catégorie élite. C'est-à-dire essayer de professionnaliser (même à moitié) ce championnat et de permettre à ces jeunes de jouer régulièrement et surtout dans des conditions qui ressemblent à la catégorie des professionnels. Sinon, l'élite va être toujours un vivier alléchant pour les clubs du milieu et du bas du tableau qui, au lieu de développer le travail des jeunes, sautent sur la catégorie élite pour dénicher les meilleurs éléments. On parle bien sûr des grands clubs qui favorisent le marché local et étranger pour se renforcer. C'est devenu très difficile, dans les grands clubs, pour un jeune formé au club, d'accéder à l'équipe A. Et c'est donc plus facile alors de jouer dans un club moyen où il a un salaire moyen, mais surtout un grand temps de jeu. Les interventions, le poids de l'argent et la politique des dirigeants sont autant de facteurs qui affectent le passage d'un joueur de la catégorie élite à l'équipe A. Tant que ce n'est pas une vraie antichambre et un championnat de haut niveau, la catégorie élite sera comme les espoirs, un passe-temps pour des joueurs qui n'ont pas de place en équipe A, et qui n'ont plus l'âge d'évoluer en junior.