Aux yeux du technicien «sang et or», le plus important c'est de se focaliser sur les programmes proposés pour une restructuration profonde de la direction technique nationale «Le choix doit être porté sur la personne qui soit en mesure de développer le football tunisien sur plusieurs axes : la formation, le système du championnat national, le suivi des joueurs de haut niveau de la plus jeune des catégories jeunes jusqu'à celle des seniors. Ce qui fera la différence entre les candidats, c'est le programme de travail que présentera chacun d'entre eux. Il y a beaucoup de points que j'ai toujours évoqués et qui sont à mes yeux essentiels pour faire progresser le football tunisien. Je pense que cibler seulement l'U17, ces dernières années, nous a fait beaucoup de tort. A cause de ce choix, beaucoup de talents ont disparu de la circulation, car il n'y a pas eu de suivi. Au lieu de nous limiter à l'U 17, je propose qu'on élargisse le travail avec les jeunes au niveau des sélections nationales jusqu'à la catégorie U 20. Je pense que la Fédération tunisienne de football a les moyens de retenir 30 joueurs de la catégorie élite. Une trentaine de joueurs à intégrer dans un centre de formation pour les faire travailler ensemble pour une période de trois ans. En préservant les jeunes talents jusqu'à la catégorie U 20, ils auront disputé suffisamment de tournois internationaux. A l'âge de 20 ans, ils seront fin prêts pour intégrer la sélection nationale olympique et les meilleurs éléments pourront accéder à l'équipe nationale A. A mon sens, limiter l'encadrement des joueurs internationaux jusqu'à l'âge de 17 ans seulement était une faute stratégique. Il faut y remédier au plus vite. Cela ne veut pas dire que l'expérience avec les U17 était mauvaise. Loin de là. C'est une expérience qui a démontré que lorsqu'on mise sur la formation et l'encadrement et qu'on y accorde tous les moyens, on réussit à obtenir de bons résultats. Mon idée est de l'étendre jusqu'à la catégorie de l'élite afin de compléter le travail jusqu'à la sélection olympique qui constitue l'antichambre de l'équipe nationale A. Nous avons réussi le travail de la formation avec l'U 17, ce qui nous a permis de disputer à deux reprises la phase finale de la Coupe du monde et nous avons même atteint le deuxième tour. C'est une raison de plus pour étendre le travail de la formation de la catégorie U17 à celle de l'U20. Je pense que c'est la principale restructuration à entreprendre au niveau de la direction technique nationale. Car de la fameuse sélection U17, un seul joueur a pu accéder à la sélection A et deux autres seulement sont titulaires dans leurs clubs, bien qu'ils aient disputé une phase finale de la Coupe du monde. La question se pose ainsi : où sont passés tous les autres ? Ils ont tout simplement été livrés à eux-mêmes et par conséquent, ils ont disparu de la circulation, car ils n'ont pas achevé leur cursus de formation. Cela nous amène à dire que l'encadrement d'un footballeur de l'âge de 17 ans à celui de 19 est essentiel pour qu'on ne le perde pas en cours de route. Le deuxième volet dont doit s'occuper le prochain DTN est la formation des formateurs. Aujourd'hui, les directeurs techniques ne bénéficient d'aucune formation. On forme les entraîneurs, mais il n'y a aucune cellule dédiée au recyclage. D'ailleurs, les directeurs techniques qui exercent aujourd'hui dans les clubs ont reçu une formation d'entraîneur. Or, le profil et les prérogatives d'un directeur technique différent de ceux d'un entraîneur. Ce qu'il faut faire, c'est de créer des cursus au niveau de la direction technique nationale pour former les techniciens aux différents métiers : préparateur physique, entraîneur, technicien spécialiste en formation, directeur technique, manager et directeur sportif. Ce sont des métiers qui se distinguent les uns des autres. A mon sens, le programme de travail du prochain DTN doit englober toutes ces réformes. C'est beaucoup plus important que le profil du candidat au poste. Malheureusement, les moyens mis à disposition par la FTF ne permettent pas d'entreprendre toutes ces réformes ».