Réformes économiques dans le cadre de la première revue du programme économique de la Tunisie, appuyé par un accord quadriennal du FMI au titre du mécanisme élargi de crédit approuvé en mai dernier Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Björn Rother, a séjourné à Tunis du 28 octobre au 10 novembre, pour discuter des priorités en termes de réformes économiques dans le cadre de la première revue du programme économique de la Tunisie, appuyé par un accord quadriennal du FMI au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé en mai dernier. L'équipe en question devrait poursuivre ses discussions avec les autorités sur l'ensemble de ces questions depuis Washington. Au terme de la mission, M. Rother a rendu publique la déclaration suivante : «L'équipe a eu des entretiens fructueux avec les autorités tunisiennes portant sur les politiques à mettre en œuvre pour pouvoir mener à terme la première revue de l'accord conclu avec la Tunisie dans le cadre du MEDC. L'équipe salue les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de réformes essentielles telles que l'adoption du code de l'investissement et des plans de restructuration des banques publiques». En effet, la Tunisie a pu effectuer un audit approfondi au niveau des trois banques publiques — à savoir la Banque de l'Habitat, la Société tunisienne de Banque et la Banque nationale agricole — avant d'entamer un plan de restructuration en mobilisant à cet effet les fonds nécessaires. L'objectif est de permettre à ces banques de continuer à jouer leur rôle pour financer l'économie tout en faisant preuve de plus de prudence dans le cadre d'une politique rationnelle. Booster l'investissement Quant au Code d'investissement qui sera suivi par les décrets d'application, l'objectif est d'améliorer la visibilité dans le domaine de l'investissement. En effet, les investisseurs qu'ils soient tunisiens ou étrangers ont le droit de connaître les avantages préférentiels mis à leur disposition afin qu'ils puissent lancer des projets dans les différentes régions. D'ailleurs, la conférence sur l'investissement, qui aura lieu bientôt à Tunis et qui devrait attirer de nombreux investisseurs étrangers, a prévu un ensemble de projets d'envergure qui peuvent être pris en charge par les privés. Et M. Rother d'ajouter que «les priorités de réforme à court terme visent à contenir l'augmentation rapide de la dette publique, qui dépasse 60% du PIB, et à jeter les bases d'une croissance durable améliorant les conditions de vie de tous les Tunisiens». La diminution de la dette requiert incontestablement une rationalisation des importations, notamment des produits qui sont considérés comme de luxe. Il s'agit aussi d'optimiser les dépenses au sein de l'administration en évitant le gaspillage sous toutes ses formes. On sait aussi que l'Etat a décidé de geler les recrutements dans la fonction publique au cours des années à venir pour atténuer un tant soit peu la masse salariale. «Parmi ces réformes, estime le responsable, il convient notamment de citer : l'adoption d'une loi de finances 2017 qui augmente l'enveloppe des investissements publics et maintient le déficit global et les dépenses courantes à des niveaux viables, l'élaboration de mesures fiscales à moyen terme et l'approbation d'une stratégie globale de réforme de la fonction publique afin de renforcer la disponibilité, la qualité et l'efficience des services rendus aux citoyens. Dans les semaines à venir, l'équipe poursuivra ses discussions avec les autorités sur l'ensemble de ces questions depuis Washington.» Encore faut-il trouver un consensus avec le côté syndical pour pouvoir passer les réformes difficiles comme, à titre d'exemple, le report des augmentations salariales pour une date ultérieure. L'Ugtt a exprimé son refus de reporter ces majorations — compte tenu de la cherté de la vie — mais demeure ouverte au dialogue pour trouver une issue aux problèmes posés dans les finances publiques. Elle assure, aussi, qu'elle est en mesure, comme tous les autres partenaires, de faire des sacrifices pour sauver notre économie.