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Yamen Ben Zekri (agent de joueurs) : «Les clubs menacés seront les plus actifs cet hiver» Dossier : A QUOI SERT LE MERCATO D'HIVER ET QUELS MOYENS Y INVESTIR ?
«Il ne faut pas s'attendre à un mercato hivernal très animé», prévient l'ancien défenseur central du CSHL, CA et Ezzamalek. Il gère aujourd'hui les affaires de six joueurs internationaux et treize autres de L1. «C'est la qualité qui est la plus recherchée au mercato d'hiver au détriment de la quantité. Chaque club s'est déjà livré à un check-up et a répertorié ses insuffisances. Une ou deux recrues à des postes ciblés suffisent largement. En revanche, l'été, c'est toute une équipe qui va être mise sur pied, et cela sollicite énormément l'effort fourni sur le marché des transferts. Le paradoxe veut que les moins nantis doivent le plus se renforcer. Les clubs du bas de tableau cherchent à remédier aux lacunes à n'importe quel prix. Ils consentent l'effort financier, laissant l'ardoise au bureau qui va venir. Cet hiver, je ne m'attends pas, à vrai dire, à un mercato très animé pour trois raisons essentielles. Primo, plusieurs clubs se trouvent sous le coup d'une interdiction de recrutement prononcée par la commission des litiges relevant de la FTF. Seule une régularisation des dossiers objet des litiges peut leur redonner le feu vert. - Secundo, les quatre grands clubs du foot national n'ont plus vraiment besoin de renforts. Leurs effectifs répondent aux besoins aussi bien quantitativement que qualitativement. Par exemple, l'EST, qui vient de récupérer ses joueurs blessés Fakhreddine Ben Youssef et Anis Badri, présente un ensemble solide. Le CSS a engagé ce derrière quoi il court depuis des mois, un entraîneur, une tête pensante. A un ou deux éléments près, les quatre grands vont conserver leur effectif intact. Tertio, un grand joueur se vend à prix d'or. Les petits clubs en butte au spectre de la relégation ne peuvent pas se permettre d'acheter. Ils engagent soit des joueurs à titre de prêt, soit des joueurs libres. Et le plus gros des transactions cet hiver vont intéresser les clubs du bas de tableau. Ils ne peuvent pas rester indifférents, surtout qu'ils savent qu'il y aura cette saison deux clubs relégués à la fin de la première phase, c'est-à-dire bien avant le play-out. Reste le cas particulier de joueurs confirmés, mais qui ne peuvent pas rester inactifs. Le défenseur du SG, Ali Hammami, va rebondir ailleurs après avoir résilié son contrat avec la Stayda. J'ai participé vendredi dernier à Bizerte au séminaire de la DTN réservé aux centres de promotion en Tunisie. J'ai pu rencontrer Khaled Hmani, un ancien pilier du CAB qui jouait en moyenne 25 matches par saison, j'étais étonné en apprenant qu'il n'a pas pu dénicher un club où il peut jouer. Au final, c'est la façon dont on gère une carrière qui intéresse le plus. En tant qu'agent, je gère la carrière et l'après-carrière de mes protégés. Notre devoir est de sauvegarder notre crédibilité auprès du joueur qui représente notre produit, notre patrimoine à nous, agents de joueurs. D'où le besoin de suivre sa progression, où il peut réussir. Il ne suffit pas de le propulser dans un grand club et de l'abandonner dans la nature. Nous ne devons pas agir en termes de gain et de ce que peut rapporter un joueur inscrit chez nous. Bref, il faut accompagner aussi bien sa carrière que sa reconversion».