Insatisfait de son passage aux Jeux olympiques de Rio, le champion Faiçal Jaballah pense qu'il a encore d'autres opportunités pour se relancer vite dans une nouvelle dynamique de performances. Malgré le fait que la plupart des spécialistes du judo ont annoncé votre nom parmi les grands favoris pour décrocher une médaille olympique au Brésil, vous avez échoué dans votre mission en passant presque inaperçu à Rio. Qu'en dites-vous ? Franchement, je pense que la chance ne m'a pas souri cette fois-ci lors des Jeux olympiques de Rio. Pourtant, j'ai travaillé dur aux entraînements et j'ai déployé énormément d'efforts afin d'être prêt le jour de la compétition. Peut-être que je n'ai pas eu de réussite au tirage au sort en héritant d'un adversaire hongrois en verve. Peut-être aussi que j'ai manqué un peu d'inspiration, de détermination et d'efficacité dans les mouvements d'attaque. Certes, dans ce genre de tournois, les petits détails font souvent la différence entre les judokas. Dorénavant, il faut bien se concentrer sur des choses pareilles pour éviter la moindre mauvaise surprise. Car en face, il y aura toujours de la qualité, et les meilleurs de la planète judo. A mon avis, les Jeux olympiques resteront toujours un grand rendez-vous qui regroupe les meilleurs judokas du monde. Maintenant, j'ai tourné définitivement la page de la dernière olympiade. Il faut que je continue, que je ne perde plus de temps dans ma préparation tout en gardant à l'esprit que je possède tous les atouts et le talent pour me relancer vite dans une nouvelle série de performances. Les opportunités de me rattraper sont encore là. Donc, je dois les exploiter de la meilleure manière qui soit. J'ai la certitude que ce passage à vide ne durera pas longtemps. Dans un futur très proche,notre sélection nationale de judo sera engagée dans différentes joutes internationales. Qu'avez-vous préparé de spécial pour vous distinguer dans ces grands rendez-vous ? Pour le moment, et depuis deux semaines, je suis en train d'effectuer un stage de préparation physique sous la conduite de mon préparateur, Abdelmajid Senoussi, avant de rallier la première édition de la «World Cup» qui aura lieu à Tunis au mois de janvier 2017. Ensuite, je participerai au Grand Prix de Paris et au Grand Chelem d'Allemagne. Pour être franc, tous les moyens de travail sont réunis. Je suis conscient de l'importance des épreuves qui m'attendent. Je ferai le maximum pour essayer de réaliser le meilleur résultat possible et donner du plaisir à nos fans et à notre peuple. Le sommet est le rêve de chaque athlète dans sa carrière. Il ne s'agit pas maintenant de parler ici et là, mais d'agir et de travailler et rassembler toutes les forces pour décrocher un bon résultat aux prochains défis. Nous avons quand même une bonne sélection et devons défendre notre bonne réputation, nous battre jusqu'au bout et saisir toutes les occasions pour être appréciés par tout le monde. Comment jugez-vous la situation actuelle du judo en Tunisie par rapport aux autres sports individuels ? En ce qui concerne le judo tunisien, les progrès sont là. Notre fédération est aussi en train de faire de son mieux, avec les moyens disponibles pour satisfaire les besoins de ses athlètes. Il ne faut pas le nier. Mais cela ne suffit pas pour rejoindre la cour des grands. Le constat actuel montre qu'il faudrait immédiatement établir un nouveau projet sportif à long terme qui vise à accompagner les athlètes et les suivre dans leur hygiène de vie. C'est de cette manière que les choses fonctionnent continuellement dans les pays avancés, là où les sports individuels ont réalisé une progression probante à tous les niveaux. En Tunisie, et vu la crise économique aigüe, on souffre beaucoup du manque de moyens financiers qui constituent un facteur primordial pour réussir dans une telle relance sportive. C'est pour cette raison que je me dis souvent qu'on ne peut jamais passer au palier supérieur d'un coup de baguette magique.