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"Nous œuvrons pour restituer au judo, ses règles originelles, son éthique et sa dimension olympique"
Exclusif : Interview de Marius Vizer (président de la Fédération Internationale de Judo)
Publié dans Le Temps le 31 - 03 - 2008

"Vous êtes en droit de vous enorgueillir d'être une grande nation et pas uniquement de judo"
Des yeux bleu azur. Un regard perçant comme celui des vrais judokas. Beaucoup de dignité aussi. Marius Vizer était parmi nous à l'occasion du tournoi international de la ville de Tunis. Il a été plébiscité à la présidence de la FIJ après la démission de M. Park Yong-Sung, condamné pour détournement de fonds au sein du groupe Doosan.
Né en 58, Autrichien, d'origine roumaine, il a fui le régime de Ceaucescu, mais a développé un important business: casinos, David Off…
Il finance trois orphelinats en Roumanie, il a sa propre école dans sa ville natale à Tinka, apprenant cet art aux orphelins et aux démunis.
Une phrase célèbre publiée un jour par l'Equipe: Vizer considère " que le judo est un jeu mental, qui passe par le déplacement de l'adversaire dans la direction que l'on a choisie et c'est déterminé par le cerveau et la volonté".
Et effectivement: en l'interviewant, il me faisait faire des trajectoires mais toutes parties du même épicentre: la noblesse du judo.

• Le Temps : Me Vizer, en septembre 2007, vous avez accédé à la présidence de la FIJ, lors du congrès de Rio de Janeiro. Cette élection vient deux ans après le Congrès du Caire, réparer une injustice : quel est votre sentiment ?
-Marius Vizer : Ce que vous appelez « injustice » à mon égard est dans l'ordre normal des choses. Quand on croit au judo, on n'est pas taraudé par le carriérisme. Oui, le congrès du Caire, a retardé le processus de relance du judo et sa restructuration. Peut-être. Mais nous avons entre temps continué à travailler.
Au niveau du judo européen, au niveau d'un partenariat avec l'Afrique, l'Asie etc. Il n'y a donc pas eu de cassure et puisqu'il est important de positiver, je vous dirais, qu'entre temps, nous avons gagné des hommes prêts pour le mandat 2009.
En fait, la nouvelle stratégie est enclenchée. Désormais, il y aura, chaque année, un championnat du monde pour seniors et juniors, quatre grands chelems, cinq grand prix et des mastères.
De surcroît il y a un recentrage de la stratégie marketing, au niveau des cinq continents.
- Développement du judo pour enfants cadets juniors.
- Un premier championnat vétérans, en Allemagne.
- Prime d'un million et demi de dollars pour les médaillés des championnats du monde.
- La mise en place, d'un ATP pour judokas
- L'implication des médias
- La révision des critères de qualification pour les Jeux Olympiques
- ... Et surtout, l'implantation, dans chaque continent d'un Centre de préparation pour les J.O. Nous avons justement commencé par l'Afrique
• Votre élection suscite beaucoup d'espoir. En fait on compte sur vous pour restituer son aura au judo et lui redonner sa dimension olympique.
-J'espère qu'on évaluera la portée du changement après les Jeux Olympiques de Londres.
Grâce à M. Palenfo le judo est bien représenté au sein du CIO. Nous établirons des fourchettes de droits télé et marketing dont les 70 à 80% seront redistribués aux fédérations nationales.
Nous sommes mus par un très fort désir de promotion parce que beaucoup de fédérations ne sont pas suffisamment dotées en logistique, qui a, d'ailleurs, changé par rapport aux temps anciens.
Et là nous avons procédé à une restructuration en amont : Le Comité exécutif comprend, aujourd'hui, vingt membres, dont plusieurs techniciens ainsi que de vrais concepteurs de l'éthique du judo avec des figures de proue comme M.Meridja (Algérie) ou Dr. Dhouib. Nous œuvrons pour une solidarité olympique, mais sur le plan technique le congrès extraordinaire de Thaïlande se penchera sur les règles du jeu, sur leur révision. Il faut que le judo retrouve sa vocation originelle :le respect de l'ippon-judo. Je vous le répète : nous sommes en symbiose avec le CIO. Et tous les changements positifs seront les bienvenus, qu'ils proviennent de l'Afrique, de l'Amérique du Sud, de l'Océanie. La FIJ ne vit plus en autarcie : elle se nourrit désormais des implications continentales.
• Vos amis africains et, particulièrement, tunisiens, vous ont soutenu, dans votre accession à la tête de la FJF contre vents et marées : que sont-ils en droit d'attendre en retour de votre part et, pour nous particulièrement ?
-Notre structure fédérale compte des collègues africains à des postes importants. M. Merridja, Directeur sportif (poste fondamental) est Algérien. La commission d'éthique est chapeautée par M. Lassana Balenfo (Côte d'Ivoire). Le Secrétaire général de la FIJ est le Dr. Hédi Dhouib (Tunisien). Et puis nous réservons de grands financements pour l'Afrique. Une équipe africaine est déjà mise sur pied et a commencé son travail à Casablanca, sous la férule de Me Gamba (Italie). Puis, il y a aussi les bourses pour l'Afrique, les équipements... Mais l'essentiel c'est de divulguer la culture du judo, une simplification, le retour à l'ippon-judo, c'est-à-dire, la victoire nette et efficace loin de la tricherie et des fioritures.
Vous me parlez de votre pays : Monsieur, il y a tout lieu de s'enorgueillir de vos traditions en judo, de votre grand miracle sportif, de vos champions continentaux et mondiaux, de vos jeunes filles championnes du monde et championnes olympiques. Son Excellence, M. le Président Ben Ali a fait de la Tunisie un havre de paix, mais aussi une grande nation sportive. Félicitations.
• Comment envisagez-vous les mutations du judo : les Japonais veulent rattraper leur retard, alors que les Français dominent dans un style qui est leur : un judo plutôt « massif ».
-Les Français sont formés dans des centres, ils font beaucoup de stage, ils sont aussi très techniques, parce qu'ils arrivent à maturation imprégnés par une grande culture cela dit on ne peut pas changer les règles avec les Jeux de Pékin. Après, nous retournerons aux règles originelles avec un judo qui ne ressemble plus comme vous le disiez, à la lutte, style judo géorgien, par exemple.
En un mot, nous éliminerons le judo négatif, avec au préalable un meilleur tri des arbitres, l'équité, la neutralité surtout dans les tirages au sort.
• C'est donc une révolution culturelle. Comment se fait-il que les judokas ne se laissent pas aller dans les dérives obscurantistes, ne se laissent pas embrigader, au regard d'autres arts martiaux et autres sports de combat ?
-J'ai discuté avec des autorités locales dans les pays pour le recrutement dans le ministère de l'Intérieur ou dans les structures militaires, des judokas qui terminent leur carrière. Les judokas ont un autre esprit. Il compte la plus grande proportion de diplômés du supérieur et d'intellectuels. Le judo n'est pas un sport de violence et de ce fait, il ne peut pas être un terrain de recrutements pour les fanatismes. Et d'ailleurs, nous avons tout un programme : le judo pour la paix : l'Afghanistan, l'Irak, le Kosovo, la Bosnie, le Soudan, la Région des Grands Lacs.
Le judo c'est l'école de la vie.
Propos recueillis par Raouf KHALSI

* M. Palenfo a tenu à louer la dimension sportive de la Tunisie, l'œuvre sociale de notre pays et dont le sport est « d'une évidence géométrique ». Il rappelle qu'il y a deux grands centres médico-sportifs en Afrique et dont l'un d'eux se trouve dans notre pays. Propos relayés le Dr. Dhouib qui a surtout rappelé la dimension égalitaire du sport en Tunisie, et la place qu'y occupe la femme.


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