De notre envoyé spécial à Mersin Karray BRADAI Pour le sport tunisien, les engagements au niveau international se succèdent et confirment cette présence devenue incontournable au plan régional La Tunisie prendra part aujourd'hui à la 17e édition des Jeux méditerranéens, prévue du 20 au 30 juin dans la ville de Mersin, avec 164 athlètes qui tenteront de faire mieux qu'à Pescara en Italie, où le sport national avait fait bonne figure avec l'éclatant succès de Oussama Mellouli (5 médailles d'or). Initialement , la compétition devait se dérouler dans les villes grecques de Volos et Larissa, mais faute de moyens financiers, elles ont perdu ce privilège et le Comité international des Jeux méditerranéens (Cijm) a jeté son dévolu sur Mersin. Les représentants tunisiens, engagés dans 22 disciplines sur 26 au total, sont appelés à défendre les couleurs nationales au rendez-vous turc face à quelque 4.000 athlètes de 24 pays. Des épreuves aménagées en handisports sont également incluses en natation et en athlétisme. Les 22 disciplines retenues pour les Tunisiens sont l'athlétisme (sans Habiba Ghribi, blessée !?), la pétanque, la boxe, la gymnastique, l'haltérophilie, le handball, le basket-ball, le judo, le karaté, la natation avec l'irrésistible Oussama Mellouli, l'aviron, la lutte avec ses champions d'Afrique, le karaté avec Boutheïna Hasnaoui et le taekwondo qui fait son baptême du feu. Les premiers contingents de la délégation tunisienne, composée de 264 personnes (164 athlètes et 100 responsables, staffs techniques, staffs médicaux). «Nous avons effectué plusieurs stages pour que nos athlètes soient au niveau à Mersin, ce sera pour nous une première dans ces Jeux. Nous avons retenu quatre athlètes qui possèdent assez d'arguments techniques et tactiques pour rivaliser avec les Français, les Italiens et les Espagnols», a souligné le DTN de la Fédération tunisienne de taekwondo. Boxe : rachat immédiat La boxe tunisienne n'a pas brillé à Pescara en 2009. Avec quatre petites médailles (1 argent et 3 bronze) pour sept boxeurs engagés, le bilan est maigre mais on devrait le nuancer pour ne pas verser dans des conjectures. Deux boxeurs sont à leur première sortie (Mkacheri et Oueslati) et certains boxeurs étaient hors du coup. Cette fois, le groupe a eu une bonne préparation et on espère que les boxeurs engagés soient à leur top-niveau. Les jeux de Mersin constituent donc une belle occasion pour les athlètes tunisiens de rectifier le tir, notamment pour certaines fédérations sportives qui ne cessent de décevoir par leurs mauvais résultats lors des différentes sorties. Sur le terrain, ce sont habituellement les disciplines de judo, de boxe, de natation et d'athlétisme qui sont pourvoyeurs de médailles. A ce sujet, Saïd Ben Hassen, le DTN da la FT de karaté, a souligné que : «La préparation a été tout juste moyenne. Nous n'avons eu que deux participation en Hollande et au Maroc. C'est trop peu pour rivaliser avec l'élite méditerranéenne. Mais en dépit de cela, nous avons retenu un groupe motivé pour réaliser de meilleurs résultats. A Pescara, nous n'avons eu qu'une or avec Douha Ben Othmen. Avec Boutheina Hasnaoui, Mehdi Dahmani et Mohamed Amine Hasnaoui, nos chances seront intactes pour réaliser de très bons résultats». Même objectif pour les judokas tunisiens ou peut-être plus, à savoir améliorer la récolte de Pescara. Le DTN Faiez Hammami nous a déclaré que : «Nous avons retenu les judokas dames qui ont de l'expérience telles que Nihel et Houda, tout en misant sur de jeunes talents à l'instar de Hela Ayari. Pour les garçons nos chances sont réelles avec le retour en force de Faïçal Jaballah (+100 kg), Houssem Khalfaoui qui confirme, et Anis Ben Khaled qui pourrait créer la surprise de ces jeux. La dernière phase de préparation a été très bénéfique pour nos athlètes». Dans la discipline «reine», l'athlétisme sera le parent pauvre à Mersin. Sans Habiba Ghribi et après les résultats catastrophiques aux derniers championnats arabes, nous ne pourrons espérer aucune médaille. Les athlètes retenus n'auront pas la tâche facile face aux redoutables concurrents des autres pays du bassin méditerranéen, notamment italiens, français ou encore marocains. Natation : de l'or attendu pour Mellouli La natation tunisienne a dominé les débats à Pescara. Elle ambitionne de faire mieux avec le retour de Oussama Mellouli, qui nagera dans cinq épreuves (200m 4N, 400m, 1.500m NL, 200m NL et 400m NL). Il possède le talent pour confirmer ses deux titres olympiques à Mersin. On retrouve aussi Ahmed Mathlouthi, Wissem Elloumi, Sarra Lajnef et Zeineb Khalfallah. Tout ce beau monde aura l'occasion de se racheter après sa mauvaise prestation à Londres. La Tunisie se limitera à un ciblage parfaitement étudié qui, en principe, lui permettra d'être à l'image de ce qui s'était passé lors de la précédente édition. Une chance dans les sports collectifs En sports collectifs, dans certaines disciplines individuelles et de combat, les Tunisiens et Tunisiennes ont maintenant leur mot à dire. Ils et elles sont même attendus avec tous les espoirs qui entourent les éléments dont l'empreinte est devenue un label de niveau reconnu. La Tunisie, en tant que nation méditerranéenne active, et dont l'impact sur les rassemblements des nations de la Grande Bleue est très prononcé, a pris, théoriquement, toutes ses précautions pour être sous son meilleur jour. On s'attendra donc à de bons résultats (aussi avec l'escrime), surtout que bon nombre d'éléments ont continué à briller alors que d'autres ont confirmé. Nous pensons au handball, au volley-ball, au football et au basket-ball, à Mellouli, aux sœurs Besbès, à Hasnaoui, à Mohamed Ali Mrabet (canoë-kayak), à Khélil Maouia, etc., aux judokas, aux lutteurs, à quelques athlètes qui ont amélioré leurs performances depuis quelque temps. Mais l'aviron est parti à Mersin dans l'intention de créer la surprise. En effet, le sélectionneur national Chokri Ben Miled nous a affirmé : «Nous sommes à Mersin pour franchir les demi-finales du tournoi d'aviron. Une fois cet obstacle franchi, nous aurons alors de grandes chances de monter sur le podium. Nous n'avons retenu que deux rameurs : Aymen Mejri et Nour-El Houda Taïeb». Mais ne nous y trompons pas : le record des médailles de Pescara ne sera pas battu. C'est, au contraire, au niveau des records et des performances individuelles qu'il faudrait situer nos préoccupations. Et dans le meilleur des cas, ce serait sur les prouesses en prévision de 2013 que l'on devrait se focaliser, car Mersin constitue le meilleur baromètre, aussi bien pour les athlètes que pour leur personnel d'encadrement.