La contribution du secteur privé à la croissance et à l'emploi est relativement insuffisante, avec une part de 12% dans le PIB en 2015 contre une moyenne de 25% pour les pays réalisant une croissance élevée. Au troisième trimestre 2016, le taux de chômage a atteint 15,5%, en légère baisse par rapport au trimestre précédent (15,6%). Un taux qui reste élevé pour un marché de travail qui souffre depuis plusieurs années d'une stagnation au niveau de la création de nouveaux emplois. Selon une étude de l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq), la création nette d'emplois n'a pas dépassé une moyenne de 17,5 mille emplois, entre 2012 et 2015. Ce taux correspond seulement à 2,8% du nombre total des demandeurs d'emploi, estimé à 662 mille pour un taux de chômage moyen de 15,9%, durant cette même période. Des taux faibles Cette situation est reflétée dans l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi, un chômage de longue durée estimé à 33% et un chômage des jeunes de 32%, essentiellement pour les diplômés de l'enseignement supérieur (33%), d'après l'étude. Ajoutons à cela un faible taux d'activité de 47% en 2015 et un taux d'emploi qui reste aussi faible, soit 40% comme moyenne annuelle entre 2006 et 2015. La conjoncture économique difficile a également joué un rôle très important dans l'aggravation de cette situation, avec un taux de croissance au-dessous des aspirations et ne permettant pas de créer assez d'emplois pour un nombre de chômeurs en augmentation substantielle, surtout pour les jeunes diplômés du supérieur. D'ailleurs, l'Itceq montre que la contribution du secteur privé à la croissance et à l'emploi est relativement insuffisante, avec une part de 12% dans le PIB en 2015, contre une moyenne de 25% pour les pays réalisant une croissance élevée. Emploi salarié Concernant la structure de l'emploi en Tunisie en 2015, les salariés représentent 72,82% et les indépendants 23,53%, avec une part de 3,19% pour les aides familiales et 0,46% pour les employés non déclarés. L'étude précise que la part de l'emploi salarié a augmentée de près de 4 points contre une diminution d'un point de celui des indépendants. En outre, il s'avère que la structure productive de l'emploi en Tunisie est dominée par une main-d'œuvre peu ou non qualifiée. 72% des actifs sont d'un niveau d'instruction primaire et secondaire. D'un autre côté, l'étude montre que le secteur des services accapare la grande part de l'emploi de la main-d'œuvre, soit 52%. Les secteurs du commerce, du textile, de l'habillement et des chaussures sont les principaux employeurs. Selon l'étude, la population active occupée est très présente dans le secteur des services de l'éducation, la santé et l'administration, avec une part de 37,1% en 2015 contre 26,8% pour le commerce.