En 2025, plusieurs écoles primaires en Tunisie font face à un manque persistant d'infrastructures essentielles, malgré les réformes annoncées par les autorités éducatives. D'après les données de l'Observatoire Tunisien de l'Economie (OTE), 1 354 écoles sur les 4 577 établissements primaires recensés ne sont pas raccordées au réseau d'eau potable. Par ailleurs, 839 ne disposent pas de sanitaires destinés au personnel enseignant, et seulement 5 % sont équipées d'une infirmerie. Environ 1 000 établissements ne sont pas clôturés, ce qui soulève des questions de sécurité. Selon l'OTE, certains cas de maladies comme l'hépatite A ont été signalés dans des zones rurales, notamment dans le gouvernorat de Kasserine, dès 2017, en lien avec des conditions sanitaires insuffisantes. Un financement jugé insuffisant Le rapport souligne que le financement public du secteur éducatif demeure limité. En 2024, l'éducation représentait 13,5 % du budget national, en deçà du seuil de 15 à 20 % recommandé par l'UNESCO. En 2025, les dépenses du ministère de l'Education ont enregistré une hausse nominale de 1,6 %, mais une baisse réelle en raison d'un taux d'inflation supérieur à 4 %. La majorité des dépenses du ministère est allouée aux salaires, ne laissant que 8 % pour les investissements. Les écoles primaires, notamment, disposent de subventions jugées insuffisantes et n'ont pas de marge d'autonomie financière, contrairement aux établissements secondaires. Contraintes administratives et réglementaires Outre les ressources financières, des difficultés administratives ralentissent l'exécution des projets d'infrastructure. Les procédures de passation des marchés publics sont perçues comme complexes, même pour des projets déjà financés. L'OTE recommande une révision des priorités en matière de politique éducative, notamment en renforçant l'entretien et la modernisation des établissements. Il est également suggéré d'actualiser le cadre légal, en particulier l'article 35 de la loi de 2008, afin d'accroître l'autonomie budgétaire des écoles primaires. Enfin, l'organisation rappelle que ces mesures s'inscrivent dans le cadre du respect du droit à l'éducation tel que stipulé dans la Constitution tunisienne, ainsi que dans les engagements internationaux du pays. L'accès à une éducation de qualité, dans un environnement sain et sécurisé, est présenté comme un objectif à garantir pour tous les enfants.