Le Club Africain a largement la place de sacrifier quelques considérations défensives pour se porter intégralement à l'offensive. Le match face à l'ASM bouclé, le CA enchaîne contre un autre club banlieusard, les Verts du CSHL. Lors de la manche aller, les Clubistes avaient surclassé le CSHL (4-1). Ce jour-là, l'équipe avait montré des valeurs défensives assez fortes et un équilibre d'ensemble qui lui ont permis de ramener trois points d'Hammam-Lif. La donne a quelque peu changé maintenant avec des Verts assez costauds défensivement et un CA moins pimpant offensivement. D'ailleurs, si l'on se réfère à la dernière sortie face aux banlieusards du Nord, les Clubistes ont joué avec le feu, délaissant ces valeurs d'équilibre et de combativité que l'on croyait intégrées depuis quelque temps déjà. C'est ce à quoi s'attelle depuis peu Chiheb Ellili, un technicien qui, rappelons-le, a pris le train en marche récemment après le départ de Kaïs Yâakoubi. Ligne par ligne, poste par poste, Ellili a tenté, lors des répétitions, de corriger certaines imperfections sans pour autant tout remettre à plat. Conservateur ? Il ne l'est pas pour un sou. Mais des changements par à-coups, de manière graduelle, ne sont pas à écarter. N'a-t-il pas relancé le jeune Srarfi face à l'ASM? Ne lui a-t-il pas permis de retrouver un poste de titulaire, alors qu'il n'a jusque-là bénéficié que d'un temps de jeu restreint via des bribes de match ? Bref, sans disposer d'une période probatoire, Ellili agirait plutôt de façon diffuse, apportant des changements dans la continuité globale, sans totalement bouleverser son onze type ou se positionner comme le chantre du changement. Le juste équilibre Il est d'ailleurs fort à parier que les défenseurs, à titre d'exemple, n'ont pas été ménagés à l'entraînement, car pointés du doigt depuis quelque temps déjà. Pour défendre et garder l'équilibre, il faut des joueurs qui en soient capables. Or, au CA, les défenseurs continuent de se chercher, alternant le bon et le moins bon. Depuis le début de la saison, aucune défense type n'a vraiment été trouvée, ni dans l'axe central ni sur les côtés, ce qui entraîne une certaine fragilité qui se retrouve aussi au milieu. Ouedhrefi souffle le chaud et le froid, Khlil ne reproduit pas les belles performances entrevues par le passé, Oueslati, talentueux à l'envi, est inconstant. Et Ghandri apporte un gage de sécurité, mais il doit encore muscler son jeu. Cependant, les chiffres ne sont pas si catastrophiques que le jeu clubiste le laisse penser. On peut donc en conclure que malgré la fragilité qu'il laisse pourtant transparaître, l'équilibre clubiste n'est pas aussi alarmant que cela. Les motifs d'espoir sont là et ouvrent les portes à la prise de risques offensifs, puisque la défense tient le coup, même si elle manque de rigueur et de constance. Que faire alors pour dynamiser le jeu à défaut de le révolutionner? Quelques options s'offrent au staff technique. Le salut passerait par la prise de risque, par l'envie coûte que coûte de gagner des matches, quitte à mettre parfois en péril l'équilibre de l'équipe pour aller chercher absolument la victoire. En bref, tout l'inverse du match contre l'Espérance de Tunis... Idem face à l'ASM où il y avait largement la place de sacrifier quelques considérations défensives pour se porter intégralement par séquences à l'offensive. C'est d'ailleurs sur un moment où l'équipe s'est projetée de bon cœur vers l'avant qu'elle a inscrit le but libérateur récemment à El Menzah. A méditer.