Trop vouloir attaquer n'est pas un crime, seulement quand on ne dispose pas d'une équipe de haut niveau et où l'équilibre est plus qu'incertain, cela représente un risque qui entraîne souvent des déconvenues. Côté clubiste, le succès face à l'ASM n'a rassuré personne. Le CA peine à réaliser des prestations abouties. Il doit impérativement montrer un visage plus séduisant. Les fans ont tous fait le même constat après le succès étriqué face aux banlieusards. D'autres, plus tolérants, diront que le CA n'était pas dans un bon jour, avançant comme première explication que, dans ce cas-là, il faut savoir faire le dos rond pour aller simplement chercher la victoire. Le plus important, c'était de l'emporter pour garder la main en championnat. Installé dans le haut du classement, le CA est certes plus en phase avec ses ambitions initiales, mais peine à convaincre sur le plan du jeu. Maintenant, l'équipe doit forcément mettre plus d'agressivité. Car si elle aborde les matches de cette façon, elle va être sanctionnée. Aux abords des cercles du Parc A, l'on murmure que Chiheb Ellili a bien rappelé à l'ordre ses troupes en interne, même s'il nuance un peu plus son discours en public. Ellili est tout de même convaincu que le CA peut mieux maîtriser ses matches grâce à une meilleure justesse technique et davantage d'implication à l'avenir. Bien entendu, il ne s'agit pas pour lui d'aller plus loin dans l'autocritique. Mais de pousser dorénavant les siens à assumer leurs responsabilités, à changer d'état d'esprit et à élever le niveau technique. Le staff technique ne caresse donc pas dans le sens du poil mais abonde plutôt dans le même sens que les observateurs de tout bord: le CA doit être bien meilleur dans le contenu. Attaquer à outrance ou rester à l'affût ? En alternant du jeu par intermittence et quelques moments de passivité, on ne peut pas dire que le CA pratique un beau football depuis le début de la saison. Cependant, quelques prestations furent encourageantes quand d'autres furent pathétiques ou tout juste moyennes mais où le point du match nul était sauvegardé (face à l'EST précisément). Un dilemme règne dans tout ça, quand le CA joue pas trop mal, il gagne laborieusement ou, pire, il est tenu en échec. Alors, que faut-il faire ? Prendre des (gros) risques. En a-t-il les moyens ? Bref, ça se discute autant que ça semble difficile à mettre en place. L'on retiendra qu'en abandonnant le cuir à l'adversaire via un bloc bas face aux «Sang et Or», l'équipe s'est parfois montrée studieuse, enchaînant des phases de jeu rapides, des permutations, des déplacements qui laissaient entrevoir de belles perspectives. Mais au final, le CA n'a pris qu'un point ! On a aussi vu de belles séquences mais on a senti aussi une équipe, qui, par moments, se contentait du point du match nul... Trop vouloir attaquer n'est pas un crime, seulement quand on ne dispose pas d'une équipe de haut niveau et où l'équilibre est plus qu'incertain, cela représente un risque qui entraîne souvent des déconvenues. Certes, tout n'est pas morose. Il y a de quoi faire offensivement avec l'armada des Srarfi, Chenihi et Khelifa. Mais le problème, bien que cette liste soit assez intéressante, c'est qu'elle manque de joueurs constants (à l'exception de Chenihi), des joueurs qui pourraient conclure d'éventuelles prises de risque offensives. Quand on décide d'attaquer à outrance, il faut être capable de concrétiser. Le CA n'a pas cette réussite et forcément ça se ressent dans ses performances, comme constaté face au Stade Gabésien de Lassaâd Dridi. Mais avec une confiance retrouvée, son attaque pourrait faire la différence, elle pourrait reproduire plusieurs fois dans un même match de belles séquences qu'elle n'arrive à produire qu'une fois ou deux; et donc ne pas être obligée comme face à l'ASM de forcer la décision en fin de match...