«A son corps défendant, l'Etoile de Métlaoui doit composer avec son pain quotidien les blessures les plus graves occasionnées par l'état catastrophique du tartan de la cité minière», déplore l'entraîneur Mohamed Kouki. «On ne peut pas rencontrer davantage de difficultés au rayon de l'infrastructure sportive. Métlaoui étouffe. Le terrain central du stade municipal se révèle un «fourre-tout». Imaginez un peu que toutes les catégories d'âge des deux associations de Métlaoui, l'Etoile (ESM) et la Mine (MSN), se relaient dans une exploitation intensive du tartan du matin au soir : entre séances d'entraînement et matches officiels aux amicaux, la pelouse n'a guère le temps de souffler. Il y a même des rencontres de sport et travail qui s'y déroulent. Pourtant, raisonnablement, une telle pelouse ne devrait être valable que pour une seule catégorie, par exemple les seniors de l'ESM. Sans plus ! Conséquence d'une pelouse aussi catastrophique : un nombre extravagant de blessures, dont certaines très graves. Aymen Ayari, par exemple, victime en début de saison d'une rupture des ligaments croisés. Les traumatismes musculaires ne se comptent plus. Vous savez, nous avons fini par vivre avec les tendinites devenues chez nous un compagnon ordinaire, alors qu'elles sont redoutées un peu partout ailleurs. Soumettre des joueurs professionnels à un tel supplice est inqualifiable. Beaucoup de gens trouvent que c'est criminel! Moi-même, j'ai fini par attraper des arthroses quoique je ne fasse pas d'efforts aux entraînements comme les joueurs. «Sortir du cloisonnement» Le moins que l'on puisse attendre, c'est une pelouse praticable. J'espère en tout cas que nous serons dans ces dispositions après la Coupe d'Afrique des nations, c'est-à-dire au terme des travaux de réengazonnement qui vont être entrepris. Pourtant, c'est un problème récurrent auquel nous devions faire face depuis la saison dernière. par rapport à nos ambitions d'atteindre le palier supérieur et de jouer une coupe africaine ou arabe, l'infrastructure constitue un sérieux frein. Mais on fait avec. On s'entraîne le plus souvent à l'extérieur que ce soit à Gafsa au à Deguech. Le transport par bus nous fait perdre beaucoup de temps et d'énergie, c'est une charge supplémentaire pour les joueurs. Compte tenu de tous ces facteurs, je crois que mes joueurs réussissent un miracle. Nous nous maintenons toujours tout en haut de l'affiche, nous n'arrêtons pas de jouer les premiers rôles. Mais cela va durer combien de temps encore? Un vivier aussi généreux et un bastion aussi solide du foot tunisien méritent assurément une meilleure infrastructure, un plus grand respect pour les joueurs. Bref, la ville de Métlaoui attend qu'elle sorte du cloisonnement et de la marginalisation dans lesquels elle est tenue, du moins en ce qui concerne son club sportif représentatif».