L'état catastrophique du tartan sur lequel évolue l'ESM et les nombreuses blessures graves qui en résultent invitent à entreprendre une action courageuse en faveur de l'infrastructure sportive dans la région... Un syndrome de blessures afflige cette saison l'Etoile Sportive de Métlaoui, ce qui se répercute inévitablement sur ses productions et ses résultats. «Nous avons payé un lourd tribut aux blessures dont la quasi-totalité est due à l'état catastrophique de notre pelouse, déplore l'entraîneur Mohamed Kouki. Nous avons dû évoluer sur un tartan très dangereux pour la santé des joueurs. D'ailleurs, les travaux actuels, on en attend qu'ils puissent améliorer la qualité de la surface synthétique surexploitée par plusieurs catégories appartenant aux deux équipes locales, l'Etoile et la Mine de Métlaoui. Les dégâts n'ont pas touché uniquement nos joueurs. Les clubs visiteurs qui viennent jouer dessus ont également eu leur part d'ennuis. Un club de la dimension de l'ESM qui a vite grandi mérite incontestablement une meilleure pelouse. Nous ne pouvons pas progresser en ayant un tel obstacle à surmonter. Rien ne se fait sans la première condition du beau jeu, c'est-à-dire la surface sur laquelle vous allez jouer», insiste-t-il. La liste des victimes est d'ailleurs longue: Aymen Ayari, Mohamed Ali Ben Hamouda, Ziad Baccouche, Khaled Gharsellaoui...Mais c'est sans doute la rupture des ligaments croisés contractée par le défenseur central Aymen Ayari qui est la plus pénalisante compte tenu des longs délais de rétablissement (près de six mois) et de l'importance d'un tel joueur dans le dispositif métlaouien. «A 35 ans, Ayari va avoir besoin de plus longs délais de guérison, souligne le coach du club du Bassin minier. Et puis, son expérience au cœur de l'arrière-garde va nous manquer énormément». «Une composante fondamentale» Il est vrai qu'avec le Sénégalais Cissoko Kimoko, Ayari composait une charnière complémentaire qui apportait stabilité et confiance à la ligne défensive. Il a fallu que Ayari manque à l'appel pour voir Cissoko flotter et commettre des bévues inhabituelles pour lui. Les automatismes avec le jeune Ahmed Ben Salah restent en effet à affiner. Et puis, l'ancien Clubiste Sfaxien n'a pas le métier de Ayari. Le club sang et or du Sud-Ouest va devoir remédier au mercato d'hiver à ces insuffisances à l'axe défensif où le choix n'existe pas actuellement. L'ESM sait pourtant pertinemment qu'il ne faut pas faire les riches quand on n'a pas le sou, comme le chante divinement Jacques Brel. Fidèle à sa bonne gestion et à sa politique réaliste, le bureau de Boujelel Boujelel ne va pas faire des folies d'autant plus que la crise financière est là. En effet, cela fait quatre mois que les joueurs n'ont pas perçu leurs salaires. «Nous comptons surtout sur notre solidarité, générosité et esprit de corps pour combler toutes les lacunes, analyse Kouki. La stabilité et la continuité sont nos meilleurs atouts. Certes, au niveau du travail, ce n'est pas évident de se taper une centaine de kilomètres en aller et retour pour aller s'entraîner à Gafsa, ou à Deguèche puisque notre enceinte est fermée. Mais nous devons faire avec, en attendant de retrouver une pelouse en bon état. La ville de Métlaoui mérite amplement une meilleure infrastructure sportive. C'est une composante fondamentale des nouvelles ambitions du club qui veut grandir et s'ancrer durablement parmi les ténors de la Ligue 1», insiste-t-il. Puisse cet appel être entendu par les autorités régionales et par les responsables de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), véritable poumon de la vie économique et sociale de la ville de Métlaoui.