Les soucis s'amoncellent. De quoi appeler la famille métlaouienne à la plus grande vigilance durant la trêve. Les Mineurs font bon cœur contre mauvaise fortune. Face à l'épidémie de blessures et aux difficultés financières qui font que les joueurs ne sont pas payés depuis la saison précédente, ils tentent de positiver, en attendant des jours meilleurs. Sur la lancée de leur début de saison réussi, ils étaient allés dimanche dernier à Gabès croiser le fer avec la «Zliza», destinée à être une des grosses révélations de la saison. Malgré une formation de fortune, les Métlaouiens ont su tenir le choc. Manquaient à l'appel le défenseur axial Aymen Ayari, le régisseur Khaled Gharsellaoui, le demi offensif Zied Baccouche et l'avant-centre Mohamed Ali Ben Hamouda, excusez du peu ! Par ailleurs, Marouène Braïek a été préféré à Bilel Souissi. A l'axe défensif, Cissoko Kimoko revenait de suspension. «Une préparation dans la douleur» «Notre première mi-temps a été très difficile, puisque nous nous ressentions de nombreuses absences, notamment en défense, reconnaît le coach Mohamed Kouki. Notre adversaire était meilleur que nous, et il a fini logiquement par mener au score. Le changement est intervenu aux vestiaires quand nous étions passés du 4-3-2-1 à un 4-4-2 où la ligne médiane est en losange. Foued Kheraïfi est monté en puissance, créant un danger constant. On a alors fait très mal à l'ASG. On aurait même pu ajouter un deuxième but. Le plus important est d'être revenu dans le match au moment opportun». Pourtant, le contexte était très difficile : «Les joueurs accusent quatre mois de retard de versement des salaires, rappelle Mohamed Kouki. Les gens croient que l'ESM n'a aucun souci financier, que c'est un paradis parmi un océan de clubs dans la dèche. Cela a amené les joueurs à faire la grève mardi dernier. Moi, je ne parlerai pas de grève, mais plutôt d'une mise en demeure. Notre préparation de ce match s'était passée dans la douleur, car on a dû composer avec une cascade de blessures causées par une pelouse catastrophique. Notre tartan constitue aujourd'hui une menace pour l'intégrité physique des joueurs». Ayari, une absence qui se fait sentir La trêve de trois semaines arrive à temps pour essayer de remettre l'équipe à flot. Pour les besoins des séances d'entraînement, l'équipe «sang et or» du Sud-Ouest espère pouvoir se rabattre sur les pelouses en tartan de Béni Khedech, et en gazon naturel de Gafsa, deux voisins. Mais le souci majeur du staff technique consiste dans les délais plutôt longs de rétablissement d'Aymen Ayari, touché aux ligaments croisés et qui ne reviendra, à 35 ans, qu'au prochain printemps. Cette longue absence risque de se faire sentir d'autant plus qu'il s'agit d'un pilier qui apporte rigueur, équilibre et métier au cœur de l'arrière-garde métlaouienne. C'est le jeune Ahmed Ben Salah qui le remplace actuellement. La blessure des attaquants Ben Hamouda et Baccouche se fait peut-être moins sentir, puisque le choix est désormais moins limité avec les Mejri, Mhamedi, Lahkimi... Bref, Kouki aura du pain sur la planche durant cette trêve pour relancer la mécanique de l'ESM.