Les blessures et les gros retards de versement des salaires assombrissent le ciel des Métlaouiens avant le difficile déplacement de Gabès. Une épidémie de blessures afflige l'Etoile Sportive de Métlaoui: quatre après deux journées seulement. La cause de ces blessures? Le tartan du stade de Métlaoui qui se transforme en une véritable hantise pour les joueurs. Le dernier à payer cher l'état désastreux de la surface sur laquelle les Mineurs effectuent leurs séances d'entraînement a été le défenseur axial Aymen Ayari, touché aux ligaments croisés. Il sera opéré et doit marquer une longue pause de quatre à six mois. Déjà deux joueurs des catégories des jeunes de l'ESM ont attrapé «les croisés» à cause de cette maudite pelouse. Le milieu offensif Khaled Gharsellaoui a vu sa blessure contre le CS Hammam-Lif se compliquer un peu plus aux entraînements. De son côté, l'attaquant Mohamed Ali Ben Hamouda s'était blessé la semaine dernière avant la rencontre de la 2e journée. Atef Mezni avait déjà payé son tribut. Traumatisme ? «Sous le choc, mes joueurs viennent aux entraînements avec plein d'inquiétude, indique l'entraîneur Mohamed Kouki. Ils sont traumatisés et craignent d'attraper à leur tour une blessure comme cela est arrivé ces derniers jours à nombre de leurs coéquipiers. Nous avons déjà perdu quatre parmi les titulaires. Je crains que nous devions payer une note plus salée encore. Je l'ai dit depuis plusieurs semaines : la surface en tartan est catastrophique, un crime au nom des joueurs. Elle est détériorée à un point qui nous incite à envisager d'aller nous entraîner à Gafsa si nous avons un match à livrer sur du gazon naturel, ou à Deguech si un match sur du tartan nous attend. C'est du moins ma proposition». Dans l'immédiat, le staff technique doit jongler afin de présenter un ensemble performant cet après-midi face à l'Avenir Sportif de Gabès. Ahmed Ben Salah remplacera Aymen Ayari à l'axe défensif où Cissoko Kimoko effectue son retour de blessure. Ziad Baccouche, revenu dans le groupe, se trouve en ballottage avec Foued Kheraifi pour remplacer Ben Hamouda, aux côtés d'Ernest en attaque. Comme si ce problème des blessures ne suffit pas, les soucis financiers viennent s'y ajouter. Les joueurs n'ont pas reçu leurs salaires depuis le mois de mai dernier. De plus, les deux primes des victoires de ce début de saison n'ont pas été versées. Dès lors, les joueurs ont effectué mardi dernier une grève des entraînements. «Nous sommes bien partis pour confirmer notre excellent parcours de la saison dernière. Malheureusement, lorsque les soucis extrasportifs se posent avec autant d'acuité, vous ne pouvez pas ne pas laisser une partie de votre confiance et de votre sérénité», analyse Mohamed Kouki, attendu par une rude empoignade cet après-midi contre un néo-promu gabésien très ambitieux.