Comme prévu, la commission administrative nationale de l'Ugtt s'est réunie, hier soir, dans le but d'examiner et de se prononcer sur la dernière proposition du gouvernement relative au paiement des augmentations salariales pour le compte de 2017 sur deux étapes distinctes. A l'heure où nous rédigions le présent article (vers 21h15), les travaux de la commission se poursuivaient encore. Selon certaines indiscrétions, l'orientation générale est que les syndicalistes vont avaliser la proposition du gouvernement à condition que ce dernier s'engage sérieusement à consacrer la justice fiscale. Les tentatives visant à éviter la grève générale de la fonction publique prévue pour demain, jeudi 8 décembre, ont, en effet, démarré, lundi 5 décembre, quand le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a rencontré, durant près d'une heure, le secrétaire général de l'Ugtt, Hassine Abassi. Des sources informées auprès de la présidence ont souligné «l'attachement du chef de l'Etat à ce que le gouvernement et l'Ugtt parviennent le plus rapidement possible (c'est-à-dire mardi 6 décembre ou au plus tard mercredi 7 décembre) à une solution consensuelle de nature à faire annuler la décision de la grève générale et à éviter au pays davantage de tensions sociales». Et la solution consensuelle recherchée signifie que les syndicalistes acceptent la dernière proposition du gouvernement : le versement des majorations salariales convenues en deux étapes. La première étape démarre en janvier 2017 et se poursuivra jusqu'au mois de juin de la même année. Quant à la seconde, elle consistera en un rappel que les salariés de la fonction publique toucheront fin décembre 2017 pour le compte du second semestre de la même année. Du côté du gouvernement, on soutient que cette formule a pour objectif d'atténuer la pression sur la Trésorerie publique. Certains observateurs précisent que cette trouvaille représente un pas en avant en comparaison de la proposition annoncée début novembre dernier par Iyadh Dahmani, porte-parole du gouvernement, qui annonçait que le gouvernement était disposé à accorder des augmentations salariales en 2018 à condition que l'année 2017 enregistre un taux de croissance de l'ordre de 3,5%. Aujourd'hui, on ne discute plus d'un taux de croissance minimum ou d'un report d'une année des majorations mais d'un système visant à échelonner ces augmentations sur deux dates: janvier et décembre 2017. Et en tout état de cause, l'année 2017 ne sera pas déclarée année blanche comme ce fut le cas pour 2012.