Les négociateurs de l'Ugtt et du gouvernement se rencontrent aujourd'hui pour fixer le calendrier des négociations qui intéressent 2014. Au sein de l'Ugtt, on voudrait que les pourparlers ne dépassent pas deux semaines. C'est bien aujourd'hui que démarreront les négociations entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à propos des augmentations salariales au profit des salariés de la fonction publique. Une source auprès du bureau exécutif de l'Ugtt confie à La Presse: «Nous allons fixer aujourd'hui un calendrier périodique sur les négociations. Notre objectif est que les discussions ne soient pas très longues. Nous voulons qu'elles ne dépassent pas une quinzaine de jours». La même source ajoute : «Les négociations d'aujourd'hui concernent l'année 2014. L'ambition de l'Ugtt est d'entrer en concertation avec le gouvernement aussitôt le dossier de 2014 clos afin de nous entendre sur des augmentations qui toucheront les années 2015 et 2016». A la question de savoir pourquoi les majorations n'iront pas jusqu'en 2017 (soit trois ans) comme l'a proposé le gouvernement, notre source indique : «Au sein du bureau exécutif de l'Ugtt, nous ne voulons pas prendre de décisions à la place de la future direction de la Centrale ouvrière qui sera issue du prochain congrès national prévu pour fin 2016». Notre source ne l'exprime pas ouvertement. Elle fait allusion au fait que plusieurs parmi les membres du bureau exécutif actuels ne peuvent pas se porter candidats lors du prochain congrès national à cause précisément de l'article 10 du règlement intérieur de l'Ugtt qui interdit à tout syndicaliste d'occuper un poste au sein du bureau exécutif plus de deux mandats successifs, soit dix ans, au sein de la direction centrale de l'Ugtt. Il est à rappeler que les négociations qui débutent aujourd'hui intéressent plus de 750.000 salariés de la Fonction et du secteur publics. Les syndicalistes ont déjà annoncé qu'ils demanderont une majoration égale à 6% des salaires actuels, alors que le gouvernement ne s'est pas exprimé. Du côté de l'Ugtt, on estime que la majoration demandée est conforme à la détérioration du pouvoir d'achat des salariés au vu de la flambée des prix. Elle est également en conformité avec celle accordée, en 2014, aux travailleurs du secteur privé exerçant sous le régime des conventions collectives sectorielles. Sauf que la grande majorité de ces augmentations n'ont pas été appliquées jusqu'ici puisque les chambres syndicales concernées relevant de l'Union tunisienne pour l'industrie, le commerce et l'artisanat se sont rétractées et ont refusé de servir les majorations à leurs bénéficiaires.