Le président actuel de la FTB trouve qu'il est temps de cravacher dur pour convaincre les sponsors de s'engager dans la relance et la promotion de la boxe tunisienne. Revenons un peu en arrière et précisément à la déception de nos deux boxeurs Hassen Chagmati et Bilel Mhamedi aux Jeux olympiques de Rio. Certains observateurs disent que si la boxe tunisienne n'a pas de lobbying au sein de l'Association Internationale de Boxe Amateur (Aiba), elle restera toujours incapable de briller... J'ai encore la certitude que nos deux jeunes représentants à la dernière olympiade ont été énormément lésés par le comité d'arbitrage. Il faut l'avouer. La preuve est probante : 39 juges et arbitres de boxe ont été écartés des épreuves par l'Association internationale de boxe amateur après plusieurs décisions controversées à Rio. A mon avis, Hassen Chagmati et Bilel Mhamedi ont fait ce qu'ils ont dû faire. Certes, c'était une élimination très pénible pour toute la famille de la boxe tunisienne. Mais, généralement, dans ce genre de compétitions, il faut tout prévoir. Pour être franc, les résultats sont souvent connus d'avance. Alors, si tu ne possèdes pas d'appuis solides et un poids significatif au sein des instances internationales, tu risques de tout perdre. Je pense qu'il ne faut pas regretter la défaite. Car, dans les grands tournois, il n'y a pas de demi-mesure, si tu ne t'imposes pas par K.-O., on te vole la victoire. C'est de cette manière que les choses fonctionnent dans les grands rendez-vous. Et c'est pour cette raison que nous sommes actuellement en train de travailler collégialement sur ce volet pour qu'on puisse avoir nos propres représentants au niveau de ces instances fédérales et pour que notre destin soit dorénavant entre nos mains. Cela sera un objectif vital plus que primordial. Avant presque 25 jours de l'assemblée générale élective de la FTB, nous avons remarqué que l'actuel bureau fédéral a accéléré le rythme au niveau de la formation des entraîneurs en organisant une série de stages de recyclage. C'était programmé d'avance ou plutôt pour gagner plus de voix avant les élections ? Franchement, contrairement à ce que certains pensent, ce ne sont que des actions programmées d'avance et précisément depuis le mois de janvier dernier. De plus, et vu la situation financière difficile de la FTB, nous avons décidé de reporter d'autres événements sportifs, à l'instar du tournoi de la zone 1 qui regroupe la Tunisie, le Maroc, l'Algérie et l'Egypte. Pour moi, c'était un choix mûrement réfléchi, car nous n'avons plus les moyens financiers nécessaires pour faire face aux coûts d'un tournoi pareil. En ce qui concerne le dossier de recyclage des entraîneurs, et grâce au soutien du Cnot et du l'Union internationale de boxe, nous avons eu la chance d'accueillir le formateur international anglais Terry Edward pour diriger un stage de formation et de recyclage destiné aux entraîneurs. Je crois qu'à travers ce genre de sessions, on peut améliorer l'image de la boxe tunisienne à l'échelle internationale. Nous avons tous les atouts pour briller et progresser vite, et c'est à nous de confirmer tout cela. Avez-vous déposé votre candidature pour un second mandat à la tête de la FTB ? Oui, et que le meilleur gagne! Au début, j'ai hésité un peu, bien que je sois très satisfait du travail fourni par tous les membres du bureau fédéral actuel durant toute une année. Après, et suite à l'appel de plusieurs clubs, j'ai décidé de déposer ma candidature. D'ailleurs, je me suis dit qu'on est encore capable d'apporter plus de changements à ce sport. Ce qu'il faut dire, c'est que quel que soit le résultat des élections, je resterai toujours au service de la boxe. C'est le plus important pour moi. Quelles sont les difficultés qui vous ont empêché de résoudre les problèmes de cette discipline ? Pour l'instant, 70% de nos problèmes sont liés directement aux sources de financement de la fédération. Pourtant, nous avons de la matière première au niveau de la direction technique, le potentiel est là aussi. On ne souffre que de l'aspect financier qui nous freine souvent face aux besoins de nos boxeurs et nos clubs. Pour cette raison, il fallait cravacher dur pour convaincre les sponsors de nous aider à redonner vie à la boxe tunisienne et relancer vite la promotion de ce sport.