Le bureau régional du Fonds mondial pour la nature (WWF) a formé depuis 2014 six associations tunisiennes ainsi que des ouvriers forestiers pour assurer la protection des zones humides et jouer le rôle de lanceurs d'alertes en cas d'infractions. Dans le cadre de son programme «Les sentinelles des zones humides au Maghreb», le bureau régional du Fonds mondial pour la nature, en anglais World Wide Fund (WWF), a clôturé, récemment, à Hammamet, son programme de formation sur le suivi-évaluation des zones humides qui s'est étalé sur quatre jours. Selon M. Habib Abid, directeur général des Forêts au sein du ministère de l'Agriculture, cet atelier de travail a pour but de mettre en place des critères pour évaluer les zones humides en Tunisie. Il faut dire que ce programme a été piloté avec plusieurs ONG internationales, à l'instar de l'Initiative pour les zones humides méditerranéennes (MedWet*), le centre de recherche français « Tour du Valat », « BirdLife International », « Wetlands International » et la fondation suisse « Mava ». « Le projet « Les sentinelles des zones humides au Maghreb » a pour but de former les acteurs de la société civile intervenant dans le domaine de l'environnement pour jouer le rôle de garde-fous de la nature, lancer des alertes en cas d'infractions graves », a précisé la coordinatrice du projet auprès de la WWF, Gofrane Trabelsi. Six associations tunisiennes Toutefois, les participants à cette session de formation auront la responsabilité d'assurer la protection des zones humides dans leurs régions et d'être en symbiose avec les politiques environnementales dans trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc), selon Mme Trabelsi. Au total dix-huit associations environnementales (c'est-à-dire 6 par pays) ont été sélectionnées pour participer à ce projet qui a débuté en 2014 et dont la fin est prévue au mois de mars 2017. «Cet atelier de travail a, certes, ciblé des représentants d'associations environnementales, mais aussi des ouvriers forestiers, des agents du ministère de l'Environnement et des habitants vivant près des zones humides dans le but de les former à devenir des sentinelles et pourquoi pas mettre en place des projets écologiques», a relevé, de son côté, M. Abid. Toujours selon le directeur général des forêts, près de douze directions publiques interviennent dans les zones humides d'où la nécessité de coordonner les efforts entre les différents intervenants pour optimiser au maximum le travail de protection. «Outre le recensement des zones humides en Tunisie, cet atelier de travail a permis aux divers participants de s'initier aux différents technologies et outils de travail tels que les images et les animations satellites, les photos aériennes et les cartes. Rappelons qu'en 2015, l'Observatoire tunisien de l'environnement et du développement durable (Otedd) a réalisé une étude spécifique aux zones humides et dont les résultats ont fait l'objet d'une analyse durant cette session de formation», a-t-il ajouté. «Il reste à noter qu'entre 1981 et 1987, près de 20.000 hectares de zones humides ont disparu, souligne M. Abid. Sachons que les zones humides couvrent, aujourd'hui, près de 30% de la superficie tunisienne». «Certaines zones humides ne contiennent pas d'eau, mais elles servent de nos jours soit comme décharges, soit comme pâturages. Et si certaines zones humides sont menacées, d'autres ont été protégées et valorisées sous nos cieux», fait-il savoir. En effet, le projet d'assainissement du bassin nord du lac de Tunis et l'aménagement de ses berges constituent l'un des projets de développement urbain les plus ambitieux de la Tunisie moderne, a rappelé le directeur général des forêts. MedWet : Un réseau écologique qui rassemble 26 pays méditerranéens et péri-méditerranéens et qui font partie de la Convention sur les zones humides (Ramsar, Iran, 1971).