Selon la Chambre nationale des unités de pharmacie distributeurs des médicaments en gros, la loi de finances 2017 et particulièrement l'article 31 qui concerne cette catégorie professionnelle va incontestablement aggraver la situation. Une assemblée générale extraordinaire a été organisée par la Chambre nationale des unités de pharmacie distributeurs des médicaments en gros. Tenue au siège de l'Utica, cette assemblée a traité, notamment, la situation difficile vécue par ces entreprises de distribution de médicaments compte tenu des dispositions de la loi des finances 2017 qui aura des impacts négatifs et directs sur leurs activités. L'assemblée a réuni les professionnels du secteur, ainsi que le président de la Chambre nationale des distributeurs des médicaments en gros. Le président du conseil de l'Ordre des pharmaciens était également de la partie. L'objectif était d'assurer la coordination avec ladite chambre au cas où un mouvement de protestation contre la loi des finances serait organisé. Les demandes des distributeurs de médicaments ont été formulées au public. Il s'agit, en premier lieu, d'alléger la pression fiscale en ce qui concerne les impôts revenant aux collectivités locales (taxe municipale) et d'appliquer un taux minimal de l'impôt sur les revenus et sur la société pour le ramener à 0.05% du chiffre d'affaires au lieu de 0.2%. Il s'agit aussi d'augmenter le taux de bénéfice net sur les médicaments. Les parties compétentes contactées Les autorités compétentes ont été contactées par les structures professionnelles en vue de les mettre au courant des difficultés auxquelles font face les pharmaciens et les distributeurs des médicaments en gros. Des messages ont été également envoyés aux présidents des groupes parlementaires, mais aucune solution n'a été identifiée pour résoudre ces difficultés. En outre, le dialogue avec les parties prenantes n'est pas encore entamé, y compris avec le ministère de la Santé. En tout cas, la loi des finances 2017 et, particulièrement, l'article 31, qui concerne cette catégorie professionnelle, va incontestablement aggraver la situation. Mais les professionnels, selon leurs dires, ne comptent pas baisser les bras et vont mettre en doute la constitutionalité de cette loi. L'organisation d'un mouvement de protestation est possible au cas où aucune solution ne serait trouvée. Les professionnels ont commencé à réagir depuis déjà une année, mais sans succès apparent. La ministre estime même que le taux de l'impôt de 0.5% aura un impact insignifiant sur les distributeurs des médicaments. Intervenant auprès des représentants du peuple, elle a ajouté que les pharmaciens gagnent jusqu'à 39% du prix pratiqué ! Pourtant, il y a des secteurs qui gagnent jusqu'à 300 et 400%, voire plus du prix et aucun responsable de l'Etat n'y prête attention. La distribution des médicaments en gros était soumise à l'homologation administrative avec un bénéfice net égal à 8.7% du prix d'achat, y compris la TVA, et ce, conformément à un arrêté ministériel des ministres chargés de la Santé et du Commerce en date du 29 février 1996. Avec l'évolution des prix des produits de consommation, les entreprises de distribution ont supporté l'augmentation des charges d'exploitation. Quant à la taxe des collectivités locales (TCL), qui ne dépassait pas les 50 mille dinars comme seuil maximal, elle a été augmentée pour atteindre les 100 mille dinars dans une première étape avant d'annuler le seuil maximal, ce qui a donné lieu un montant plus important en l'occurrence 200 mille dinars pour certaines entreprises opérant dans ce secteur. Pour ce qui est de l'impôt sur les revenus des sociétés, le taux est de 0.2% du chiffre d'affaires net. Ce taux n'est plus adapté à la situation actuelle, compte tenu des difficultés rencontrées par les entreprises, dont plusieurs ont un chiffre d'affaires de 100 mille dinars, alors que leurs bénéfices ne dépassent pas dans le meilleur des cas les 0.4%. D'où les pertes qui menacent ces entreprises d'une année à l'autre. La grève pourrait avoir lieu le 14 décembre 2016 pour s'étendre sur trois jours si les autorités compétentes ne daignent pas ouvrir le dialogue avec les professionnels en vue de trouver une solution à ces problèmes. Repères... Certaines officines réparties à l'intérieur du pays sont menacées de fermeture, compte tenu des recettes médiocres enregistrées. Les officines sont tenues de renouveler régulièrement leurs stocks en médicaments pour satisfaire tous les besoins des consommateurs, notamment ceux qui souffrent de maladies chroniques. La rupture de stock de certains types de médicaments est due au fait que les importations marquent parfois un retard, ce qui se répercute sur la distribution pendant quelques jours. Plusieurs pharmaciens ont investi des sommes colossales pour l'équipement moderne de leurs officines et le recrutement d'aides-pharmaciens afin de répondre aux besoins des clients.