Les investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie ont enregistré une progression significative ces dernières années, passant de 1,8 milliard de dinars en 2020 à 2,9 milliards en 2024, soit une hausse de 61,1 %, selon les dernières données de l'Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur (FIPA). Cette croissance soutenue reflète une transformation qualitative des investissements étrangers en Tunisie. Depuis 2000, le pays s'est progressivement orienté vers une diversification sectorielle et des investissements à plus forte valeur ajoutée. La FIPA indique que la stratégie actuelle mise sur la montée en gamme, en ciblant des secteurs innovants et porteurs de croissance durable. Depuis 2020, la Tunisie concentre ses efforts sur la valorisation des projets technologiques, notamment les startups soutenues par la Startup Act, ainsi que sur le développement des technologies vertes, de l'économie circulaire et de la production industrielle à haute intensité technologique. L'objectif dépasse désormais l'attraction de projets à faible coût de main-d'œuvre. La Tunisie cherche à séduire des investissements intégrant la recherche et développement (R&D), la formation spécialisée et l'innovation, grâce notamment à l'amélioration de la formation universitaire et technique, et à des partenariats avec des investisseurs étrangers pour former une main-d'œuvre adaptée aux standards internationaux. Par ailleurs, la FIPA met en avant les réformes engagées pour améliorer l'environnement d'accueil des IDE, incluant : l'amélioration du climat des affaires, la modernisation du Code des changes, la refonte du cadre législatif et institutionnel de l'investissement, la révision des cahiers des charges et le renforcement de la gouvernance des institutions de régulation. Dans le même esprit, la Tunisie a lancé une série de réformes économiques pour restaurer la confiance des investisseurs et renforcer la résilience du pays : réforme fiscale (élargissement de la base, lutte contre l'évasion), réforme de la fonction publique (réduction des effectifs), réforme du marché du travail (refonte du code du travail, développement de la formation professionnelle). Un autre axe stratégique majeur concerne la diversification des partenaires économiques. Le nombre de pays émetteurs d'IDE vers la Tunisie est passé de 62 en 2020 à 78 en 2023, témoignant de la volonté de réduire la dépendance à l'égard d'un nombre restreint d'économies partenaires. Dans ce contexte, la FIPA prévoit l'ouverture d'un bureau de représentation en Asie (à Singapour ou en Extrême-Orient) pour promouvoir le site Tunisie auprès des investisseurs asiatiques, notamment ceux qui visent le marché européen à travers des secteurs-clés comme les composants automobiles, l'électronique grand public et les services TIC.