Ben Meftah s'était fait rare sur les cimaises ces dernières années, sa dernière exposition personnelle remontant à 2005, le voilà de retour Il fait partie de cette génération d'artistes des années 70, ceux qui arrivèrent après l'Ecole de Tunis, et s'affirmèrent par des prises de position souvent opposées. Mohamed Ben Meftah était un artiste solitaire, peu soucieux de rallier les coteries. Menant un parcours personnel, cet artiste de talent collectionne les prix présidentiels. Sa maîtrise du dessin le mène irrésistiblement vers la gravure. «Quand on aime le dessin, on va immanquablement vers la gravure : aujourd'hui, je fais de la gravure de peintre ou de la peinture de graveur, même moi je ne sais plus, ce qui désoriente quelquefois les galeristes qui m'accueillent». Il est vrai que Mohamed ben Meftah s'était fait rare sur les cimaises ces dernières années, sa dernière exposition personnelle remontant à 2005. Sans oublier pour autant l'hommage rendu au Palais Kheireddine pour «40 ans de peinture». Le fait est que le retrouver sur les cimaises du Violon Bleu, en fort bonne compagnie puisqu'il accompagne Ferid Belkahia, «L'homme de Marrakech», et la mythique Baya, l'Algérienne à l'univers fantasmagorique, pouvait ressembler à une redécouverte. On avait oublié la précision de sa pointe sèche, le brio de ses arabesques, la liberté de ses compositions oniriques, la densité de ses fantasmes, en un mot la richesse de son univers. «Des mouvements spiralés à la poursuite de formes humaines libérées de la pesanteur des corps», écrit Rachida Triki qui illustre ainsi cette énergie qui sous- tend ses compositions. La gravure a peu de maîtres en Tunisie. Mohamed ben Meftah est certainement un des grands.