Un nouveau plan de circulation se fait toujours attendre Un point de l'histoire d'abord : le conseil municipal de la mairie de l'Ariana décide, en 1993, d'élaborer une étude visant la révision du plan de circulation dans le centre-ville, en vue de décongestionner le trafic routier devenu il est vrai réellement asphyxiant. Pour les besoins de la cause, une commission municipale formée d'experts a été même mise en place et hop aux habitants et automobilistes de jubiler à la belle perspective d'entrevoir enfin la fin de leur calvaire quotidien. Hélas, ce fut un rêve éphémère qui n'a fait que prolonger le cauchemar tout simplement parce que rien, absolument rien, n'a été depuis fait, ladite décision étant restée à nos jours lettre morte ! Mais ce qui est encore plus dramatique, c'est que le problème n'a cessé d'empirer pour donner lieu à une situation totalement intenable pour ne pas dire incontrôlable. La fournaise arianaise Aujourd'hui, c'est simple : n'importe quel automobiliste craint le centre-ville de l'Ariana comme la peste. Car, pour le traverser, notamment aux heures de pointe, on met jusqu'à une heure, au lieu de quelques minutes. Cela est valable pour toutes les artères principales sans exception. Là où, outre l'exiguïté des chaussées et l'ampleur du trafic routier, les automobilistes s'amusent, en toute impunité, à garer leurs véhicules des deux côtés des trottoirs. Et comme si cela ne suffisait aux peines de la cité des roses, l'invasion fulgurante des taxis collectifs (ennakl errifi) est venue enfoncer le clou. Une invasion qu'on imputait naïvement au relâchement sécuritaire survenu dans la foulée de la révolution, mais qui continue, jusqu'à présent, de tenir la route, voire de faire cavalier seul, puisque ces engins de la mort, dont le nombre ne cesse de monter crescendo, sont des plus envahissants. A telle enseigne que leur omniprésence, de jour comme de nuit, sur la voie publique est tristement remarquable «Lorsqu'un client me propose une course à l'Ariana, c'est, pour moi, une invitation à l'enfer», déplore nerveusement un taxiste. «Cela fait deux ans que j'évite la fournaise arianaise», s'indigne un autre qui s'estime heureux de travailler ailleurs. Le mystère devient autrement plus énigmatique quand on pense à la passivité qui perdure des autorités locales et régionales. Un laxisme illustré par l'absence d'un nouveau plan de circulation, le manque de sévérité dans la lutte contre les contrevenants au code de la route, ainsi que par la rareté des campagnes de dissuasion et de sensibilisation. Et pourtant, des habitants de la cité avaient proposé de nombreuses suggestions à la municipalité. Les plus pertinentes et réalisables d'entre elles suggèrent la déviation du passage des bus sur d'autres itinéraires, l'interdiction du stationnement des véhicules dans les principales artères de la ville, le retour de la «fourrière », l'augmentation du montant des amendes, ainsi que le transfert, hors de la cité, des deux terminus des taxis collectifs. Prenant acte de ces vœux, l'Hôtel de Ville reste paradoxalement sur la défensive, d'autant plus qu'une source de la mairie approchée par La Presse s'est contentée de dire « qu'un nouveau plan de circulation est en train d'être échafaudé et dont l'exécution sera une délivrance pour tout le monde», attendons voir...