Le refrain continue. L'équipe gagne mais ne convainc pas. Après deux matches nuls face à l'AS Marsa et au Club Sportif d'Hammam-Lif, l'Espérance a renoué avec la victoire contre l'AS Gabès. Toutefois, il a fallu toute une mi-temps pour que les «Sang et Or» retrouvent leurs esprits et arrachent la victoire. L'Espérance a carburé à deux vitesses. Ce n'est pourtant pas dans les habitudes du club de Bab Souika de ne pas réussir son entame de match. Depuis toujours, le point fort de l'EST est de créer l'effet de surprise et de tromper la vigilance de l'équipe adverse assez tôt. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. L'équipe de Ammar Souayah met du temps pour trouver ses repères au point que d'un match à l'autre, le coach est sur la sellette. Il y a trop de pression dans le camp «sang et or» en dépit des statistiques favorables à l'entraîneur. L'Espérance est la seule équipe à ne pas avoir perdu le moindre match à ce jour. De plus, elle dispose de la meilleure défense du groupe B avec seulement 5 buts encaissés et de la seconde ligne d'attaque (16 buts marqués), derrière le Club Africain (20 buts) et du meilleur buteur du championnat actuellement, Taha Yassine Khénissi (10 buts). L'Espérance a été la première équipe à se qualifier au play off. Malgré tous ces chiffres, Ammar Souayah est encore et toujours contesté. L'entraîneur espérantiste tient encore le coup, même s'il n'arrive pas quelquefois à cacher sa colère. Trop de bien nuit ? L'Espérance est-elle aujourd'hui victime de la richesse de son effectif ? Tout pourrait le laisser croire. Il est certain qu'il y a une question de choix qui se pose au coach. Ammar Souayah n'arrive pas encore à trouver la meilleure formule. Face à l'AS Gabès par exemple, le coach a joué avec deux avants-centres, Zaâbia et Khénissi, et deux joueurs de couloir, Bguir et Badri. Dans ce topo, c'est Khénissi qui a tiré son épingle du jeu. Ce joueur est devenu aujourd'hui le repère de l'équipe. On l'a vu décrocher, effectuer la dernière passe (n'est-ce pas Badri?), revenir et marquer. Ammar Souayah devrait construire le reste de son équipe autour de Khénissi. Le problème est qu'il n'arrive pas à trancher. Au point qu'il vient d'éliminer Mohamed Ali Moncer de ses plans, le courant ne passant plus entre les deux hommes. Pourtant, le talent de ce joueur est unaniment reconnu. L'Espérance évolue à présent sans véritable meneur de jeu, partant du fait que Bguir est souvent expédié sur un des flancs de l'attaque et que Rejaïbi n'est utilisé qu'en cours de jeu. Que dire alors de Fahreddine Ben Youssef? Voilà un joueur grassement payé et qui n'acceptera pas également un statut de réserviste. Un nouveau casse-tête va se poser à Ammar Souayah pour résoudre cette nouvelle équation. Autrement dit, une purge est peut-être nécessaire on un dégraissement de l'effectif pour remettre de l'ordre dans la maison.