«50 ans de cinéma tunisien» est le livre dirigé par Hedi khelil et publié par le Cnci qui raconte à travers un ensemble d'articles l'histoire du cinéma tunisien. Nous avons assisté à sa présentation. La présentation du livre "50 ans de cinéma tunisien", initié par le Cnci et dirigé par Hedi Khelil, a eu lieu au centre culturel de Hammamet «Dar Sébastien». Au mois de mars 2017, la Tunisie fêtera le cinquantenaire du cinéma tunisien. Rappelons que le premier film conçu par des professionnels tunisiens fut projeté le 20 mars 1967. Il s'agit du film «El Fajr» de Omar Khelifi. Fethi Kharrat, directeur général du centre national du cinéma et de l'image, a fait une brève présentation de la naissance du cinéma tunisien depuis Samama Chikly jusqu'aux débuts de la Satpec et en passant par le premier film post-indépendance 100% tunisien «El Fajr». «C'est dans le cadre de la célébration de ce cinquantième anniversaire qui sera fêté par le Cnci que nous avons publié ce livre, a déclaré Fethi Kharrat, et nous en publierons encore d'autres... Paradoxalement, même si la production cinématographique a relativement progressé en Tunisie, les écrits critiques sur le cinéma demeurent rares et les critiques spécialisées dans ce domaine ne sont pas légion. Nous espérons aujourd'hui rattraper le coach à travers ces publications dont la primeur est ce livre dirigé par le critique Hedi Khelil». La parole fut ensuite donnée à Hedi Khelil qui a remercié ceux qui ont collaboré avec lui à cet ouvrage, dont certains étaient présents comme Nouredine Fellah, Hassouna Mosbahi, Abdelwaheb Bouden. Il a salué l'initiative du Cnci avant d'enchaîner : «Ce livre n'est pas exhaustif, notamment du côté des actrices, mais aussi du côté de certains films et nous espérons que d'autres publications reprendront ce qu'on aurait pu omettre. Lorsque Fethi Kharrat m'a confié ce projet, j'avais un défi : ce livre doit obéir à une méthode et à une unité générale qui va présider à tous les articles qui meubleront ce livre. Le livre ne doit pas être un ensemble d'articles sans organisation aucune. Dans ce livre, nous avons choisi la méthode académique. Je crois beaucoup à la démarche académique, à la rigueur et à la clarification notionnelle. Mais en même temps, nous n'avons pas mis de côté les textes de création, les textes "déchaînés" qui n'obéissent pas à la notion académique. C'est ainsi que l'ouvrage se présente comme une union entre des textes de création et des textes académiques. On ne peut pas transformer la réflexion autour du cinéma tunisien en une thèse académique avec toute sa lourdeur notionnelle» «50 ans de cinéma tunisien» est un livre bilingue ( arabe et français). La première partie du livre couvre la naissance du cinéma en Tunisie et ses pionniers. La deuxième partie relate le rôle primordial que les associations et les clubs de cinéma ont joué pendant ce demi-siècle. La troisième partie parle des films qui ont écrit l'histoire de notre cinéma et qui ont rompu avec la démarche classique du cinéma de Omar Khelifi qui regardait un pôle unique, celui du combattant suprême. «C'est vrai que dans les films de Omar Khelifi, explique Hedi Khelil, il y a un hommage au peuple tunisien et à ses sacrifices, mais de manière superficielle car tous ces sacrifices sont justifiés par la personne de Bourguiba». Tout en répondant aux différentes interventions (parfois avec humour, Hedi Khelil n'a pas manqué de rendre hommage à ses professeurs et maîtres à penser, ceux qui lui ont appris la critique comme André Basin, Serge Danné, et Abdelwaheb Meddeb. «Être critique n'est pas donné à tout le monde, c'est un métier très difficile, cela nécessite du savoir, du travail, de la culture et le suivi des chefs-d'œuvre du cinéma dans le monde», conclut-il.