L'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO) a annoncé ce mardi, depuis Beyrouth, le lancement officiel du Registre ALECSO du patrimoine architectural et urbain dans les pays arabes. Il s'agit de l'une de ses initiatives phares visant à préserver et valoriser le patrimoine architectural du monde arabe. Cette initiative a récemment abouti à l'inscription de plusieurs biens culturels issus de 16 pays arabes, dont la Tunisie avec la Mosquée Zitouna. Le registre entend sauvegarder la mémoire collective commune et protéger les composantes de l'identité culturelle arabe contre l'oubli et la disparition. Selon un communiqué de l'organisation, ce registre constitue une avancée qualitative par rapport aux registres établis par d'autres instances telles que l'UNESCO ou l'ICESCO. Il accorde une attention particulière à la dimension créative de l'architecture, en mettant en valeur les œuvres des architectes arabes, qu'elles soient individuelles ou collectives, et leur rôle dans la construction d'une identité urbaine propre. Le registre distingue également les médinas ayant conservé leur aspect historique, tout en intégrant le patrimoine architectural contemporain, témoin de l'évolution du goût esthétique et du savoir-faire dans la région. La sélection des monuments et sites a été confiée à un comité scientifique d'experts arabes, sur la base de critères stricts : appartenance à la liste indicative nationale, conformité aux exigences techniques, et évaluation rigoureuse à l'aide d'un formulaire unifié spécialement conçu à cet effet. Ce registre s'inscrit dans le cadre de l'Observatoire du patrimoine architectural et urbain dans les pays arabes, lancé par l'ALECSO en 2016, conformément aux recommandations de la Conférence des ministres arabes de la culture (Manama, 2012). Il figure parmi les projets culturels majeurs du Département de la culture de l'ALECSO, qui accompagne les pays arabes dans la documentation, le suivi, la réhabilitation et la reconstruction urbaine, notamment en contexte post-conflit. Ce projet vise à dresser un état des lieux du patrimoine architectural et urbain dans la région, à en faire un levier de valorisation de l'identité culturelle, et à prévenir sa disparition. Il ambitionne également de renforcer les capacités nationales en matière de sauvegarde, de réhabilitation et d'amélioration des législations, avec une attention particulière portée aux villes historiques menacées.