En 2016, 6.700 personnes étaient en prison pour avoir consommé de la drogue. Les organisations Human Rights Watch (HRW), Avocats sans frontières et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh) ont estimé que la Tunisie devrait amender le projet de loi relatif aux stupéfiants en annulant la peine d'emprisonnement pour les consommateurs, afin de renforcer les dispositions des droits de l'Homme. Dans un message commun adressé à l'Assemblée des représentants du peuple, ces organisations ont souligné l'impératif de retirer toutes les peines de prison prévues par la loi sur la consommation de drogues ou la détention de stupéfiants pour usage personnel. Elles ont, également, proposé le retrait de la peine prévue pour ceux qui refusent de se soumettre au test de dépistage urinaire de drogues. Les organisations des droits de l'Homme ont, par ailleurs, demandé le retrait du nouveau texte qui incrimine l'incitation à la consommation de stupéfiants car celui-ci pourrait être utilisé contre les chanteurs, notamment les chanteurs de rap. Ces organisations ont joint, à leur message, un rapport rédigé conjointement par la Ltdh, HRW, Avocats sans frontières et l'Ordre des avocats, indiquant qu'en 2016, quelque 6.700 personnes sur un total de 23.553 prisonniers étaient incarcérées pour consommation de drogues. Ces chiffres se basent sur une déclaration faite par le ministre de la Justice, le 3 janvier courant, devant la commission de la législation générale à l'Assemblée des représentants du peuple. Début janvier, la commission de la législation générale a entamé l'examen du projet de loi relatif aux stupéfiants proposé par le ministère de la Justice. Elle a, dans ce contexte, auditionné les ministères de l'Intérieur, de la Justice, et de l'Education, ainsi que des organisations des droits de l'Homme. Le président de la commission, Taïeb Madani, député de Nidaa Tounès, a déclaré, jeudi dernier, que le ministère de la Justice n'a pas effectué des modifications significatives sur le projet de loi relatif aux stupéfiants, soulignant que les députés du mouvement Nidaa Tounès mettront tout en œuvre pour durcir les peines à l'encontre des trafiquants de drogue, des dealers et des réseaux de distribution.