Contre toute attente et défiant les pronostics défavorables, Tarak Jarraya et ses hommes ont réussi le miracle d'arracher un point inespéré. La Presse — Le football n'est pas souvent logique. Le match de samedi entre l'ASG et l'EST l'a confirmé. C''est déjà un miracle si l'entraîneur de la Zliza, Tarak Jarraya, a pu présenter une équipe pour le match de la première journée contre les «Sang et Or». En 48 heures, 18 joueurs ont été qualifiés dont quatre jeunes (Jasser Taïeb, Hassen Touati, Moatez Bidani et Oussama Ltifi) qui ont servi pour compléter la liste des remplaçants sur la feuille de match. Ils n'avaient que trois séances d'entraînement dans les jambes. Pour les plus optimistes des fans du Carrelage, au meilleur des cas, l'équipe alignée réussirait un miracle si elle parvenait à limiter les dégâts. Mais Tarak Jarraya et ses hommes ont fait mieux. Ils sont parvenus, à l'issue des 90 minutes de jeu où ils ont fait preuve d'un courage inouï et d'une volonté qui soulève les montagnes, à s'en sortir avec un nul qui a laissé leurs adversaires abasourdis. Maher Kanzari a-t-il trop sous-estimé une équipe qui avait seulement quelques jours de préparation à son actif? Sans le nier catégoriquement, l'entraîneur des «Sang et Or» a préféré souligner que «s'il avait un grief à faire, c'est bien pour son équipe qui avait mal géré ce match pourtant facile sur le papier», ajoutant avec un regret lisible sur son visage et dans ses propos que « c'était un jour sans pour tout le groupe qui a été hors du coup ». Le mérite de Tarak Jarraya Mais il y a aussi une autre explication, une autre vérité pour ce point qui vaut de l'or grappillé par le gardien Abdelkader Chwaya et ses partenaires. Un entraîneur qui n'a pas eu peur de travailler dans la difficulté, qui est resté calme malgré les piètres conditions de préparation de la saison et qui a su composer intelligemment avec les petits moyens du bord dont il avait disposé. « Je n'avais pas d'autre option que d'opter pour un bloc très bas, que de fermer les espaces derrière, que de doser au maximum les efforts de mes joueurs pour les répartir sur tout le match », a déclaré Tarak Jarraya sur un ton fier. « Le seul ingrédient que j'ai mis dans ma recette, c'était de galvaniser l'équipe à fond et de demander à mes protégés de n'épargner aucune goutte de sueur sur le terrain et de rester concentrés et vigilants du début jusqu'à la fin. Ce point de gagné, dans les conditions terribles que nous vivons, est un message simple et clair pour ceux qui ont les moyens de sortir l'ASG du pétrin : donnez- nous le minimum possible de moyens et de soutien et on vous promet qu'on sera à la hauteur ». Un message d'espoir après un bel exploit qui devra être bien reçu pour amorcer la sortie de crise et donner un grand coup de fouet au travail d'un entraîneur qui n'a pas hésité à accepter une mission très délicate, pour ne pas dire impossible.