Des dizaines de navires humanitaires se préparent à appareiller à la fin du mois d'août depuis plusieurs ports méditerranéens dans le cadre de la "Flottille Soumoud", la plus vaste initiative internationale jamais organisée pour tenter de briser le blocus maritime imposé par l'entité sioniste à la bande de Gaza depuis plus de 17 ans. Lancée par une coalition indépendante d'organisations humanitaires et de défense des droits humains, la flottille embarquera des activistes, artistes, médecins et personnalités publiques venus de 44 pays, avec parmi eux la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'actrice américaine Susan Sarandon. Thunberg, très engagée contre l'agression continue sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, a annoncé sur Instagram que la flottille quitterait l'Espagne le 31 août 2025, avant d'être rejointe par d'autres embarcations le 4 septembre depuis la Tunisie et d'autres ports du bassin méditerranéen. "L'objectif est clair : briser le blocus maritime illégal de l'entité sioniste et livrer une aide humanitaire urgente à la population gazaouie assiégée", a-t-elle déclaré. Une mobilisation inédite La campagne réunit des milliers de volontaires — médecins, humanitaires, intellectuels et artistes — dans un cadre se voulant apolitique et non affilié à un Etat ou parti. Les organisateurs affirment agir dans le respect du droit international humanitaire et de la Charte des Nations unies, qui interdit l'entrave à l'approvisionnement en nourriture et en soins des civils, même en temps de guerre. Hüseyin Durmaz, coordinateur de la délégation turque, a précisé que cette opération regroupe plusieurs alliances internationales actives depuis des années, dont la "Flottille de la Liberté" et la "Caravane de la Résistance". "Ce blocus est une honte pour l'humanité. Nous ne pouvons plus rester silencieux", a-t-il déclaré. Cette mobilisation survient alors que plusieurs missions humanitaires maritimes ont été interceptées ces derniers mois par les forces navales de l'entité sioniste. En juin, le navire "Madeleine" a été arraisonné et dérouté vers le port d'Ashdod, suivi en juillet par le bateau "Handala", dont les passagers ont été brièvement détenus puis expulsés. Le "Handala" avait atteint les 70 milles nautiques de la bande de Gaza, un record de proximité par rapport à des précédentes tentatives : le "Mavi Marmara" (2010, 72 milles), le "Madeleine" (110 milles) ou encore le navire "Al-Dhamir", qui avait parcouru 1 050 milles avant d'être intercepté. Ces incidents ravivent le souvenir dramatique de l'assaut sanglant mené en 2010 contre le "Mavi Marmara", où dix militants turcs avaient été tués par les forces d'occupation lors d'une mission similaire.