«La Tunisie est l'Eldorado des entraîneurs venus d'ailleurs» «Lorsqu'un grand club fait appel à un nouvel entraîneur, ses dirigeants organisent une rencontre avec les médias pour présenter les grandes lignes du contrat de recrutement : la durée, le salaire, les objectifs fixés, bref tout ! Mais lorsque ce même grand club recrute un coach étranger, souvent, c'est le black-out. Rien ne filtre ou presque. Parfois, nos dirigeants du foot ne communiquent que la durée du contrat qui lie leur club avec tel ou tel entraîneur. En guise de réponse, tout au plus, on aura une tirade du style: «Comme vous le savez, on ne donne pas ce genre de détail. Demandez plutôt à l'entraîneur. Il est le premier concerné. S'il veut vous communiquer son salaire, nous n'y voyons aucun inconvénient ! »... Pourtant, il ne s'agit pas d'éviter les questions qui fâchent. Mais de faire oublier au microcosme sportif que, la plupart du temps, l'avenant aux contrats des techniciens européens exerçant en Tunisie est souvent classé «secret-défense». Une sorte de tradition que les responsables ne sont pas prêts à abandonner. Bref, les entraîneurs étrangers auront toujours la cote même si, actuellement, austérité et compression des coûts obligent, on se rabat sur l'autochtone, mais pas toujours pour les bonnes raisons, et ce, en dépit de sa qualification et sa compétence. Ce faisant, du point de vue temporel, dans la majorité des cas, les entraîneurs nationaux ne sont nommés que provisoirement. Ils assurent l'intérim, le temps de trouver l'oiseau rare dont le salaire dépasse l'entendement ». «Aux frais de la princesse !» «Puis, en cas de flop constaté, suite à une série de mauvais résultats qui prédisent une saison désastreuse, il est remercié mais payé rubis sur l'ongle. Car la Fifa ne plaisante pas avec les engagements de ces messieurs. Regardez ce qui se passe autour de nous et vous comprendrez. Au pire des cas, l'étranger négocie son départ à son avantage bien entendu via des indemnités sans pareilles ! Vous savez, il arrive même qu'un coach étranger quitte son club employeur malgré les privilèges dont il est le bénéficiaire. Raison invoquée: un contrat mirobolant miroité en pleine compétition, et voilà qu'il s'envole sans préavis et sans en payer les frais ! Bien entendu, cela ne fait pas polémique, puisque ce n'est pas un compatriote. Bref, le tout est facturé aux frais de la princesse ! Sans parler de ce qu'il va percevoir plus tard. De ce qui tombe par la suite. Et dire que, parfois, un étranger coûte plus cher qu'une équipe entière avec ses joueurs et son staff technique ! Un entraîneur étranger qui vient en Tunisie a tout à gagner. En cas de bons résultats, il est récompensé par des «super primes». Dans le cas contraire, c'est le «divorce à l'amiable», accompagné d'un dédommagement, stipulé noir sur blanc dans le contrat dont certaines clauses ne sont jamais divulguées au public !