«Ces décisions radicales devraient modifier en profondeur le paysage du football du pays». «Nous avons tous le même objectif, concourir au rayonnement du football tunisien, tout en exerçant notre métier. Maintenant, la nouvelle législation est là pour désamorcer le blocage et favoriser le bond qualitatif de notre football. A terme, nous espérons que l'arrivée de joueurs étrangers de renom dans le championnat permettra d'améliorer le niveau des joueurs nationaux en apprenant à leurs côtés. Ces derniers sont bien entendu aussi touchés par la nouvelle réglementation. Il s'agira en amont et en aval de favoriser la formation et dégager un noyau de jeunes joueurs d'élite qui puissent par la suite s'épanouir en senior dans les meilleures conditions, et non plus se disperser comme c'est le cas la plupart du temps. Au niveau financier, la loi permettra d'éviter cette sorte d'anarchie et course au recrutement d'échelle non étudié. Des clubs recrutent toute une équipe lors du mercato. C'est insensé et inadmissible. Où sont les jeunes ? Où est la maîtrise des coûts et la stratégie formatrice du club ? Il faut combattre cette vague inflationniste et enclencher une percée qualitative». «Favoriser l'émergence des nationaux» «Même concernant les salaires mirobolants attribués, la tendance a occasionné des dégâts au sein de certaines formations avec des clubs qui accumulent des dettes et des pertes au cours de leurs exercices, contribuant à un alourdissement important d'un passif qui dépasse l'entendement. Vous savez, le but est clair. Nous souhaitons tous que notre football joue un rôle de premier plan dans les manifestations internationales. Il ne s'agit pas de faire de la discrimination fondée sur la nationalité, fût-elle de la discrimination positive, en totale contradiction avec d'autres jurisprudences (le vieux Continent en particulier). Il s'agit juste de favoriser le terrain de l'émulation. Je suis donc favorable aux quotas. Même s'il n'y a pas d'équivalent à cette exception tunisienne. Pour recruter un étranger à la réputation établie, il faut qu'il soit international (multi capé). C'est clair, net et précis ! Nous devons nous adapter pour avancer. Ça ne tiendra en aucun cas de la solution miracle. D'autres problèmes sous-jacents subsisteront. Mais il faut bien débuter quelque part. Il fut un temps, pour les jeunes prodiges, où les clubs n'hésitaient pas à contourner les lois. Cela chamboule les mécanismes de notre football via cette concurrence quelque peu déloyale. Volet étrangers, disposer de trop de joueurs étrangers quelconques est préjudiciable au vivier et aux pépites en devenir. Bref, je pense que ces décisions radicales devraient modifier en profondeur le paysage du football du pays, permettant à terme à nos clubs d'honorer leurs engagements. Enfin, je précise que cette décision est bienvenue, surtout qu'elle intervient dans un climat de crise pour un football miné par les difficultés financières de plusieurs clubs de l'élite. Cette réforme du règlement va aussi obliger les clubs pros à revoir la composition de leurs effectifs, tout en assainissant les finances avec des masses salariales moins élevées. A terme, cette philosophie quelque peu protectionniste pourrait avoir des effets bénéfiques sur le niveau de jeu des joueurs locaux, davantage mis en avant par leurs équipes à l'avenir».