Image de Pixabay Des chercheurs de l'Université de Stanford ont annoncé une avancée majeure dans le domaine des interfaces cerveau-ordinateur (BCI) : la mise au point de la première puce cérébrale capable de décoder les mots que les patients imaginent mentalement et de les transformer en paroles prononcées. Cette innovation ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes atteintes de paralysie complète et ayant perdu la capacité de s'exprimer oralement. Contrairement aux technologies précédentes qui nécessitaient la tentative de mouvements articulatoires tels que ceux de la bouche, de la langue ou des cordes vocales, cette puce exploite uniquement le « discours intérieur » — la simple pensée des mots — pour générer la parole. « C'est la première fois que nous identifions des motifs cérébraux spécifiques liés à la pensée du langage, sans articulation physique », a déclaré Irene Kones, auteure principale de l'étude. « Cette technologie pourrait révolutionner la communication pour les personnes atteintes de handicaps moteurs sévères, en leur offrant un moyen naturel et fluide d'expression. » L'étude, menée auprès de quatre patients souffrant de paralysie sévère due à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou à un accident vasculaire cérébral du tronc cérébral, a impliqué l'implantation de matrices d'électrodes dans le cortex moteur du langage. Les participants devaient imaginer silencieusement des mots ou tenter de les prononcer, tandis qu'un système d'intelligence artificielle décodait les signaux neuronaux associés aux phonèmes pour reconstituer des phrases. Les résultats ont montré une précision de 74 % dans la reconnaissance instantanée des mots, malgré la faiblesse des signaux cérébraux. Les chercheurs ont également observé que la puce pouvait parfois capter des mots non intentionnels, soulevant des questions sur la vie privée. Pour y remédier, un système de « mot de passe » a été développé, permettant d'activer la lecture uniquement lorsque l'utilisateur imagine une phrase spécifique, avec un taux de réussite de 98 %. Cette innovation représente une avancée prometteuse pour améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap moteur sévère, en leur restituant une communication plus naturelle et autonome.