Quatre morts par jour sur les routes tunisiennes, sans compter les blessés et les dégâts matériels. Jusqu'où allons-nous face à ces chiffres alarmants ? On parle ces derniers jours de l'instauration de la ceinture de sécurité, dans les zones urbaines, mesures suspendues suite à certaines protestations... Est-ce le plus urgent face aux hécatombes que provoquent nos routes ? Pourtant, l'arsenal juridique mis en place est bien fourni. Mais le problème réside dans sa non-application. Le code de la route semble ainsi fait pour être une simple matière à lecture, et même pas à réflexion, et encore moins à application. Et sur ce point, les exemples ne manquent pas : l'usage du téléphone portable par les conducteurs qui, plongés dans leur conversation, oublient qu'ils sont au volant, et que leur vigilance s'en trouve ainsi diminuée. Que d'accidents provoqués par de tels manquements au respect de la loi. Sans parler des automobilistes qui circulent en sens interdit dans les rues de la ville. Des infractions de plus en plus fréquentes, outre celles du non respect des feux et des panneaux de signalisation. Cas plus grave encore : ces panneaux sont souvent cachés par des arbres non élagués et devenant source de risques au lieu d'être des éléments de prévention. Il y a quelques mois, un poids-lourd fou causait des morts et des blessés dans un marché hebdomadaire à Sbeïtla. Il y a une semaine, un accident similaire au marché hebdomadaire de Zaghouan faisait huit blessés, outre les dégâts matériels causés aux véhicules en stationnement. Pourtant, l'accident de Sbeïtla aurait dû susciter une réaction simple, rapide et pas coûteuse : interdire l'accès des poids lourds dans les marchés hebdomadaires où il y a foule et difficulté à circuler et à traverser la ville. Faudrait-il une catastrophe nationale pour prendre une telle mesure ? Aujourd'hui, la situation est grave : elle nécessite mobilisation et réaction énergique au fléau qui a atteint la ligne rouge. Il n'y a plus lieu à la sensibilisation et à la prévention. Les conducteurs qui enfreignent la loi ne le font pas par ignorance, mais de façon délibérée et intentionnelle, voire préméditée. Il est donc temps de sévir, la mauvaise foi étant flagrante et grave, car entraînant parfois la mort de personnes innocentes.