D'un coût global de 1.350.000 euros, le projet de développement intégré du quartier Sidi Amor Abada est co-financé par le ministère italien des Affaires étrangères, la Coopération internationale Sud-Sud (Ciss), l'ASM de Kairouan, l'Association 7-Novembre pour le développement, le gouvernorat et la commune de Kairouan. Ce projet se propose d'améliorer la situation économique et sociale des jeunes du quartier, mais aussi et surtout de sensibiliser les 3.500 habitants du quartier à la préservation du patrimoine culturel, environnemental et artistique de Kairouan, de créer 24 nouvelles activités génératrices de revenus impliquant la population juvénile et de restaurer et d'adapter les mausolées du quartier aux activités socio-éducatives et culturelles. Ayant démarré au mois de septembre 2009, pour durer 3 ans, ce projet tuniso-italien a une dimension locale (intervention directe dans le quartier) et une dimension internationale (partage des expériences en Italie et d'autres pays du Maghreb). Pour avoir une idée plus claire sur ce qui a été déjà réalisé durant cette première année, un détour s'imposait. D'emblée, on a été frappé par le lifting du quartier avec des mausolées restaurés, la création de 20 ateliers de formation au profit de 120 jeunes en maçonnerie traditionnelle, peinture, sur différents supports, restauration des manuscrits, sculpture sur bois, tissage, broderie, sculpture sur les matériaux, couture, argenterie, etc. En outre, une grande partie du mausolée Sidi Amor Abada, étant déjà le siège d'un musée des traditions populaires et d'un conservatoire de musique, a été restaurée afin d'abriter bientôt un espace de loisirs et d'agréments. Par ailleurs, une placette — cour située dans l'espace environnant Sidi Amor Abada — a été aménagée en vue d'accueillir, dans l'intimité et la discrétion et à l'abri des intrus, les fêtes familiales et les manifestations culturelles, en phase avec les us et coutumes des habitants du quartier. Dr Mourad Rammah, président de l'ASM de Kairouan, et Mme Martina Pino (représentant la Ciss) tous deux co-directeurs du projet, expliquent dans ce contexte que le quartier a retrouvé sa vocation première qui consiste à abriter les fêtes de famille dans une ambiance agréable. En outre, on a créé un comité de développement composé de personnes âgées, de femmes et de jeunes, et on a associé les différents ministères et les associations locales, notamment en ce qui concerne l'emploi des femmes et des jeunes, les cours d'alphabétisation, les loisirs, la gestion et la planification dans le domaine social. Quant aux 120 jeunes suivant des formations au sein des ateliers, ils seront aidés par la suite au niveau de l'encadrement pour créer leur propre unité et obtenir des micro-crédits (entre mille et 4.000 dinars).