«Nous continuerons à soutenir les personnes vulnérables et les opprimés en respectant l'équilibre entre notre rôle national et syndical», souligne Noureddine Taboubi Le nouveau bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a officiellement pris ses fonctions, hier après-midi, lors d'une cérémonie organisée au siège de la centrale syndicale, place Mohamed-Ali-Hammi, à Tunis. «L'Ugtt poursuivra sa mission et défendra toujours avec ténacité la classe ouvrière et les droits des travailleurs, sur la même voie tracée par les pionniers de l'organisation et suivie par ses militants», a affirmé le nouveau secrétaire général Noureddine Taboubi dans une déclaration à la presse. Taboubi a, en outre, souligné que «la responsabilité sera lourde à porter, mais nous continuerons à soutenir les vulnérables et les opprimés, en respectant l'équilibre entre notre rôle national et syndical». Le 23e Congrès de l'Ugtt, qui s'est tenu du 22 au 26 janvier, a donné au monde «l'image radieuse d'une Tunisie libre et démocratique, et montré qu'elle n'est pas un pays exportateur de terroristes, mais un pays de tolérance, de modération et de respect de la diversité», a-t-il insisté. Il a, en outre, rendu hommage aux congressistes «qui ont été au rendez-vous de l'histoire», considérant que le nouveau statut adopté par le congrès «jette les bases d'une démocratie renouvelée, qui s'adapte aux évolutions sociales, économiques, culturelles et technologiques». Le nouveau secrétaire général de l'Ugtt a, par ailleurs, salué l'accès de trois femmes à la sphère de décision dans l'organisation syndicale, et ce, pour la première fois depuis l'indépendance du pays. L'une d'entre elles, Naïma Hammami, a décroché jeudi un siège au bureau national exécutif; la seule à l'avoir fait avant elle fut Cherifa Messaïdi, en 1951. Taboubi a, aussi, loué «l'œuvre accomplie par le bureau sortant au service des causes nationales et des travailleurs», affirmant que son parcours syndical et militant sera le meilleur pilier pour le nouveau bureau exécutif. Le secrétaire général sortant, Hassine Abassi, a, pour sa part, indiqué que l'accès d'une femme au bureau exécutif, pour la première fois depuis l'indépendance du pays, reflète la foi des syndicalistes et des congressistes en l'importance de la femme syndicaliste et de son militantisme. L'entrée en vigueur du statut amendé permettra de renforcer la présence de la femme au sein des structures de direction, s'est-il encore félicité. Abassi a, par ailleurs, appelé le nouveau bureau exécutif à préserver l'héritage syndical et réaliser de nouveaux acquis, rappelant que l'Ugtt «reste une organisation nationale qui soutient les causes justes et défend les opprimés». D'autre part, Noureddine Taboubi a indiqué que les dossiers des négociations sociales dans le secteur privé, la crise des caisses sociales et les politiques en matière de santé et d'éducation seront en tête des priorités de la nouvelle direction de la centrale syndicale. Dans sa première déclaration à la presse après le plébiscite obtenu par le nouveau bureau exécutif au terme du congrès de l'Ugtt, Taboubi a estimé que «les attentes des travailleurs dans le secteur privé ont trop duré et qu'il importe de coopérer avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), partenaire de l'Ugtt, pour trouver un accord sur les majorations salariales par le biais d'un dialogue sérieux tout en tenant compte des conditions des entreprises, de la détérioration du pouvoir d'achat et de la faiblesse des salaires dans ce secteur». Il a assuré d'autre part que la centrale syndicale «œuvrera à trouver une solution à la crise des caisses sociales, d'autant qu'elle avait réalisé une étude à ce sujet». «Le nouveau bureau politique prêtera aussi son intérêt pour les dossiers de l'éducation et des politiques d'enseignement, notamment au niveau des contenus et des méthodologies pour lesquels l'Ugtt a présenté des propositions préparées par les structures sectorielles», a-t-il ajouté. Taboubi a réaffirmé par ailleurs le souci de la centrale syndicale de sauvegarder les entreprises publiques, d'accorder plus d'intérêt au secteur de la santé qui fait face, selon lui, à de gros problèmes, outre le dossier de révision de la loi sur la fonction publique et la loi 78-85 du secteur public. «La prochaine étape sera l'étape des législations et l'Ugtt fera l'équilibre entre son rôle social et national tout en restant un parapluie pour tous et la voix haute des oppressés et des chômeurs», a souligné le nouveau dirigeant de la centrale syndicale qui a assuré l'engagement du nouveau bureau directeur à l'égard du contenu de toutes les motions du congrès. La liste de l'Unité syndicale, menée par Noureddine Taboubi, a remporté la totalité des sièges du nouveau bureau exécutif de l'Union générale tunisienne du travail avec une large avance sur la liste de Kacem Afia, rappelle-t-on.