A la place Mohamed-Ali, les syndicalistes échangent déjà les listes des candidats au prochain bureau exécutif. Du côté de la Ltdh, les congressistes femmes auront la part belle lors des assises programmées pour fin septembre et début octobre prochains. La saison estivale 2016 aura le mérite de préparer les Tunisiens et les Tunisiennes aux mutations que va connaître la scène politique et sociale d'ici 2017 qui pourrait changer la donne radicalement et faire émerger, peut-être, de nouveaux visages politiques aussi bien parmi les partis au pouvoir que dans l'opposition, de nouvelles directions du côté de l'Ugtt et de la Ligue des droits de l'Homme, alors que les avocats ont déjà une nouvelle équipe dirigeant leur conseil national (trois composantes essentielles du Dialogue national auront de nouveaux responsables en 2017). Au moment où Mohsen Marzouk a fini par créer son propre parti Machrou Tounès, s'y imposer comme «le roi absolu» et annonce que le parti sera «un parti de services proche du citoyen», où Rached Ghannouchi président d'Ennahdha a réussi à imposer à la direction du parti les hommes en qui il a confiance et qui pourront consacrer la nouvelle vocation du parti, celle «d'un parti politique comme les autres spécialisé dans l'action politique», l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) prépare son prochain congrès national prévu les 22, 23, 24 et 25 janvier 2017 à Tunis et la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh) s'emploie elle aussi à régler les derniers préparatifs en prévision de son 7e congrès national dont la tenue est programmée pour le 30 septembre et les 1er et 2 octobre prochains. Deux évènements nationaux dont les résultats et conclusions auront une influence certaine sur le paysage politique national au cours de la fin de l'année en cours et de l'année 2017 censée être celle des élections municipales qu'on attend depuis l'avènement de la révolution du 17 décembre - 14 janvier. Qui remplacera Houcine Abassi ? Du côté de la place Mohamed Ali, les syndicalistes, plus particulièrement les habitués «d'El Batha» (la grande place où se trouve le siège de l'Ugtt), n'ont pas connu de vacances estivales puisque c'est le branle-bas quotidien et les groupements des grands événements qui suscitent l'attention des passants et des commerçants de la rue Souk Ahras. Les syndicalistes préparent, en effet, le prochain congrès de leur organisation, à six mois de sa tenue, fin janvier 2017. Ils semblent impatients et ils ont raison de l'être pour savoir qui va remplacer Houcine Abassi à la tête de l'Ugtt et qui va occuper les sièges de Mouldi Jendoubi et Belgacem Ayari au sein du prochain bureau exécutif de l'Ugtt (selon l'article 10 du règlement intérieur de la centrale syndicale ouvrière, ils ne pourront pas être candidats au futur bureau exécutif comme ce fut le cas pour Abdessalem Jerad lors du congrès de décembre 2011). Et les coalitions de se faire et de se défaire au gré des jours et des déclarations des uns et des autres parmi les candidats au bureau exécutif. Déjà, des listes circulent parmi ceux qui fréquentent quotidiennement «El Batha» pour s'informer et voir où souffle le vent ou plutôt le sirocco de ces derniers jours du mois bien chaud au sens propre et au sens figuré. Côté noms, on avance celui de Noureddine Taboubi «qui a le profil pour occuper le siège de Houcine Abassi et poursuivre la ligne de direction que ce dernier a imposée durant les cinq années qu'il a passées à la tête de l'Ugtt et cette ligne s'appelle intransigeance quant à la défense des droits des travailleurs, d'une part, et d'autre part, souplesse et recherche du consensus et du dialogue quand il s'agit des intérêts de la Tunisie, et de la préservation du modèle sociétal et des acquis modernistes pour lesquels les travailleurs ont consenti d'énormes sacrifices», comme le soulignent plusieurs observateurs qui suivent, à la fois, les tractations en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale et ce qui se passe à la place Mohamed-Ali et aussi les travaux de la commission administrative nationale qui s'est tenue mercredi et jeudi derniers à Hammamet. Au programme, l'examen de l'aspect organisationnel du prochain congrès, la constitution des commissions du congrès, la logistique du congrès et l'élaboration des motions qui seront votées par les congressistes et qui formeront le programme d'action de l'Ugtt au cours du mandat du futur bureau exécutif. Et même si les syndicalistes se sont isolés à Hammamet (désormais le lieu privilégié de tous les congrès), les informations qui nous parviennent montrent qu'ils ont consacré une partie importante de leurs travaux à la situation politique par laquelle passe le pays. Ainsi, appellent-ils le gouvernement Essid «à continuer d'exercer ses fonctions afin de mettre en œuvre les accords conclus et à éviter le vide». Ils dénoncent également «la politique d'atermoiements adoptée par l'Utica au sujet des négociations sociales dans le secteur privé au titre de 2016-2017, et ce, malgré la signature d'un accord à cet effet». La Ltdh impose la parité Au sein de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme, on s'active en prévision de l'organisation du 7e congrès national de la Ligue le 30 septembre et les 1er et 2 octobre prochains. Une nouveauté qu'il faut souligner : il s'agit de la parité hommes - femmes imposée lors des congrès de renouvellement des comités des sections régionales de la Ligue (avec au moins deux femmes sur les 7 membres composant le bureau directeur de chaque section régionale). Ainsi, seront-elles au moins 115 femmes (sur les 230 congressistes) à participer aux travaux du congrès représentant les 28 sections régionales de la Ligue. Les jeunes auront aussi une présence marquée au sein des 31 sections locales dans la mesure où l'âge maximum de tout candidat a été fixé à 30 ans. D'autre part, les candidatures au comité directeur de la Ligue démarreront fin août prochain. «Quant aux motions que les congressistes auront à avaliser, elles sont élaborées actuellement par la commission des motions qui a collecté les propositions de toutes les sections», précise Abdessattar Ben Moussa, président de la Ligue.