L'homme discret, modéré, modeste, poli, pondéré a marqué sa vie durant le journalisme sportif en assurant une grande responsabilité dans la confection du fameux journal «Le Sport», dirigé et propriété du fougueux et terrible Mahmoud Ellafi. Si Mustapha, à la plume distinguée, au style fluide et à la grande maîtrise de la langue française, nous dirigeait honnêtement vers les reportages objectifs, les commentaires impartiaux, indépendamment de nos sympathies, à l'époque, pour des clubs de nos cœurs. A partir de là, Si Mustapha nous a appris à observer une neutralité sportive, à maîtriser nos tendances dans nos écrits, à traiter tous les clubs, de quelque région qu'ils soient, sur un pied d'égalité, indépendamment de notre affinité pour une équipe. Ça, il a réussi à nous l'imprégner. Toujours calme, avec sa voix grave et rassurante, il a contribué à asseoir un grand volet de l'édition tunisienne en assurant la publication de grandes œuvres littéraires chez un grand éditeur. Lui-même auteur de livres sur le football tunisien, il a été étouffé par sa grande modestie. Traiter, à l'époque, avec les grands du journalisme sportif, Fethi Houidi, Ridha et Raouf Najjar était pour lui un exercice de franche contribution à l'essor du sport en Tunisie, principalement le football. Au moment de la cessation de parution du journal «Le Sport», il a été admirablement repêché et a continué à décortiquer, analyser et commenter le football avec la limpidité de son style au journal «Le Temps». Si Mustapha, on ne t'oubliera jamais.